La LDH n’aura de cesse de lutter pour le respect du principe de laïcité et de contester les pratiques illégales et provocatrices des maires d’extrême droite qui instrumentalisent la religion catholique à des fins partisanes.
Depuis leur élection à Beaucaire, Béziers et Perpignan, chaque fin d’année, les maires de ces trois communes ont décidé de ne pas respecter les principes de laïcité et de neutralité des services publics, utilisant au passage des méthodes ubuesques pour essayer de contourner les jugements administratifs telle la crèche sur roulettes de Béziers ou l’arrivée d’un santon à l’effigie de Salvador Dali à Perpignan.
Cette année encore, les maires d’extrême droite de ces trois villes ont décidé de ne pas respecter les décisions de principe rendues en 2016 par le Conseil d’Etat qui, rappelant les principe de laïcité et de neutralité des personnes publiques, avait naturellement pu décider qu’une crèche de la nativité n’a pas sa place au sein d’un bâtiment abritant le siège d’une collectivité publique ou d’un service public.
Face à l’inertie des préfets qui se refusent désormais de faire usage de leur contrôle de légalité en introduisant un référé-suspension laïcité, La LDH a introduit à l’encontre des trois décisions prises par les maires de Beaucaire, Béziers et Perpignan un recours en annulation assortie d’un référé-suspension. Comme l’an dernier, le tribunal administratif de Montpellier, statuant pour Béziers et Perpignan, a rejeté, le 18 décembre 2024, les référés en considérant qu’il n’y avait pas urgence à suspendre une décision, quand bien même celle-ci serait prise en « méconnaissance des principes de laïcité, de neutralité du service public et de non-financement des cultes, [et en] violation de l’autorité de la chose jugée et du principe même de l’Etat de droit ». Un pourvoi a été formé contre ces ordonnances devant le Conseil d’Etat qui devrait malheureusement connaître une issue dans plusieurs mois.
Le tribunal administratif de Nîmes a, en revanche, fait droit, le 20 décembre 2024, à la demande de la LDH de suspension de la décision du maire de Beaucaire d’installer une crèche de la nativité au sein même de l’hôtel de ville.
La pression mise sur le magistrat et le personnel de cette juridiction, par l’affrètement par le maire de Beaucaire, aux frais des contribuables, de deux cars de ses sympathisants pour assister à l’audience et perturber les débats, n’aura pas fait plier le juge des référés qui a fort légitimement appliqué le droit et la jurisprudence du Conseil d’Etat : au nom du principe de laïcité, une crèche de la nativité n’a pas sa place au sein d’un bâtiment abritant le siège d’une collectivité publique ou d’un service public.
La ville de Beaucaire doit ainsi retirer la crèche de la nativité de l’hôtel de ville sous astreinte de mille euros par jour de retard.
Les recours en annulation pour ces trois affaires demeurent pendants.