Des centaines de soldats de l’armée israélienne potentiellement impliqués dans des crimes internationaux commis à Gaza possèdent une double citoyenneté franco-israélienne. Pourtant, aucune enquête n’a été ouverte en France jusqu’à présent. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres palestiniennes et française Al-Haq, Al Mezan, Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) et la LDH demandent l’ouverture immédiate d’une information judiciaire contre l’un d’entre eux, Yoel. O.
Depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, le conflit israélo-palestinien est le théâtre d’actes d’une violence inouïe de la part des forces armées israéliennes, et ce au mépris du droit international humanitaire – notamment les règles les plus élémentaires posées par les Conventions de Genève de 1949 – et à l’encontre des avis et décisions rendues par la Cour internationale de justice (CIJ) enjoignant au respect de celles-ci.
Dans ce conflit armé international largement documenté, les témoignages d’atrocités attribuées aux forces armées israéliennes se multiplient et se pose donc la question de la responsabilité des centaines, voire milliers, de français et binationaux engagés dans les rangs de Tsahal et impliqués dans la commission de ces crimes. Ainsi, dans une vidéo devenue virale, une personne identifiée comme Yoel O., soldat franco-israélien, filme des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante, les humilie et se réjouit des actes de tortures dont ils ont été l’objet.
Malgré des preuves indubitables des faits révélés, le parquet national antiterroriste (PNAT), compétent en matière de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a classé sans suite une première plainte déposée par plusieurs associations. Il a estimé que les éléments versés à l’appui de la plainte étaient insuffisants pour caractériser les crimes dénoncés et, par là même, a refusé l’ouverture d’une enquête qui aurait justement permis de faire la lumière sur ces faits et leurs auteurs, ce dont s’étonne et regrette la LDH. Plus largement que ce dossier individuel, à ce jour, aucune enquête judiciaire relative aux crimes commis par des binationaux dans le cadre de la campagne génocidaire d’Israël à Gaza n’a été ouverte par les autorités françaises.
De tels actes de tortures, constitutifs de crimes de guerres, ne peuvent rester impunis. Réaffirmant inlassablement le nécessaire respect du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit, et notamment des Conventions de Genève de 1949 mais aussi des avis et décisions de la Cour Internationale de Justice, la FIDH et ses organisations membres palestiniennes et française Al-Haq, Al Mezan, Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) et la LDH ont déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du Pôle crimes contre l’humanité du Tribunal judiciaire de Paris à l’encontre du dénommé Yoel O. Ce dernier est accusé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, torture et complicité de ces crimes commis contre des Palestinien-ne-s détenus en Israël.