Lettre ouverte de 126 organisations de la société civile du monde entier, dont la LDH
La présente lettre fait suite à celle que nous vous avions adressée il y a un an – le 16 novembre 2023 –, dans laquelle nous exposions les raisons pour lesquelles votre participation financière au projet de TotalEnergies Mozambique LNG devrait être reconsidérée. Un grand nombre des problèmes et des impacts que nous avions soulevés n’ont pas été résolus ou se sont aggravés. Un an plus tard, la sécurité dans la région du Cabo Delgado et les processus démocratiques au Mozambique se sont détériorés, de nouvelles enquêtes ont révélés de graves violations des droits humains associées au projet, et les communautés dont la vie a été bouleversée ont été contraintes de manifester aux portes du site d’Afungi pour dénoncer la privation de leurs moyens de subsistances. Cette lettre détaille de nouvelles informations cruciales, et précise ce que nous attendons des institutions financières.
Fraude électorale, assassinats politiques et troubles civils
Le Mozambique est actuellement en proie à l’instabilité et à la répression, alors qu’ont lieu les « pires violences post-électorales jamais connues ». Cette situation a été déclenchée à la mi-octobre par des allégations de fraude électorale et l’assassinat brutal de deux personnalités de l’opposition. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer la justice électorale, mais les manifestants pacifiques ont été confrontés à une répression violente de la part de la police et de l’armée. Des restrictions ont été imposées sur internet, violant les droits humains et notamment les droits à l’accès à l’information et la liberté d’expression. Les manifestations se sont intensifiées, tout comme le niveau de violence infligé aux civils. Au 15 décembre 2024, 128 victimes et des milliers de blessés avaient été signalés, au moins 274 personnes avaient été blessées par balle, et environ 3 450 personnes avaient été arrêtées dans le cadre des violences électorales. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a « exhorté les autorités mozambicaines à prévenir et à mettre immédiatement fin à la violence et à la répression des journalistes, des avocats, des défenseurs des droits humains et des manifestants, et à veiller à ce que les responsables fassent l’objet d’enquêtes et de poursuites”.
La violence de l’État est manifeste dans le pays depuis des années, des escadrons de la mort assassinant des leaders de la société civile, des universitaires, des journalistes, des activistes, et réprimant violemment les jeunes qui manifestent. Des rapports font également état de détentions illégales, de tortures ou de « disparitions » de journalistes qui enquêtaient sur l’insurrection dans la province de Cabo Delgado, déchirée par le conflit, et où se trouve le projet Mozambique LNG. L’Institut d’études de sécurité (Institute for Security Studies, ISS) a averti : « La manipulation des élections par les organes de gestion électorale en faveur du parti au pouvoir paralyse la démocratie, érode la crédibilité des institutions et génère des violences post-électorales”. Le 13 décembre 2024, l’association du barreau du Mozambique a fait part de ses inquiétudes quant aux procédures suivies pour valider les résultats des élections et a appelé à un « recomptage des votes ou à leur annulation ». Les manifestations électorales sont un point de ralliement pour les jeunes du pays qui expriment leur désillusion à l’égard de leur gouvernement, mais il faut aussi reconnaître que les moteurs sont les mêmes que ceux de l’insurrection dans le Cabo Delgado. Dans la partie nord du pays riche en ressources, le niveau de privation de droits est particulièrement élevé, dans un contexte de marginalisation socio-économique qui dure depuis longtemps, et alors que des communautés entières ont été obligées de quitter leurs maisons et leurs moyens de subsistance pour faire place à des méga-projets tels que Mozambique LNG.
Il est important de noter qu’un certain nombre d’autres méga-projets à travers le pays ont été impactés par des protestations, notamment le projet gazier Pande et Temane de Sasol, l’exploitation de sables lourds de Kenmare Resources, la fonderie de Mozal Aluminium, l’usine de Safira Mozambique Ceramics, ainsi que deux centrales à gaz situées près du poste frontière de Ressano Garcia. Les manifestants privés de leurs droits ont érigé des barricades sur les routes et occupé un
chantier naval, entre autres actions. La mine de graphite Balama de Syrah Resources, dans la province de Cabo Delgado, a déclaré la force majeure le 12 décembre 2024, après des manifestations répétées des agriculteurs depuis novembre. Le processus de redémarrage du projet Mozambique LNG se déroule dans ce contexte instable de désillusion, de privation de droits, de protestation et de répression civique à l’échelle nationale, qui s’est développé au fil d’années de violence et de corruption de la part de l’État.
Révélations sur de potentiels violations des droits humains par les forces de sécurité publiques liées au projet
Fin septembre, Politico a publié un article faisant état d’un massacre présumé de civils, qui aurait été commis près du site d’Afungi à la mi-2021 par les forces de sécurité publiques. Ces allégations viennent s’ajouter à la liste des accusations de violations des droits humains liées au projet, avec des recherches qui démontrent l’inadéquation des processus de diligence raisonnable de TotalEnergies, et des procédures judiciaires et des enquêtes en cours. La plainte pénale déposée en 2023 contre TotalEnergies pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger lors de l’attaque terroriste dévastatrice de mars 2021 à Palma fait ainsi actuellement l’objet d’une enquête préliminaire du parquet français.
Dans son article, Politico fait état de violations présumées à l’encontre de civils commises entre juillet et septembre 2021, trois mois après l’attaque de Palma, qui a entraîné une militarisation accrue de la région et a conduit TotalEnergies à déclarer la force majeure sur le projet. Selon Politico, les troupes mozambicaines ont violemment agressé des civils qui cherchaient à se mettre à l’abri, et ont emprisonné les hommes dans des conteneurs d’expédition métalliques sans fenêtre, près de l’entrée du site de Mozambique LNG. Les hommes – 180 à 250 personnes – ont été détenus pendant trois mois, privés d’eau, affamés, battus, asphyxiés, torturés, poignardés et, enfin, la plupart d’entre eux ont « disparu ». L’équipe d’enquête estime que seuls 26 des prisonniers ont survécu. Les femmes auraient été soumises à des agressions sexuelles répétées et à des humiliations avant d’être libérées. Selon l’article, les troupes impliquées « ont mené leur opération de détention et d’exécution depuis la guérite de TotalEnergies » et le chef de l’unité aurait déclaré que sa mission était de protéger le « projet de Total ».
Entre août 2020 et octobre 2023, TotalEnergies a directement fourni de la nourriture, des équipements, des logements et des primes individuelles à la Joint Task Force (JTF) de l’armée mozambicaine, en vertu d’un accord selon lequel la JTF « assurerait la sécurité des activités du projet Mozambique LNG sur le site d’Afungi et dans la zone d’opérations plus large du projet ». Une évaluation réalisée en 2023 à la demande de TotalEnergies par Jean-Christophe Rufin a conclu que ce lien direct entre Mozambique LNG et l’armée mozambicaine « aurait pour effet […] de faire du projet une partie au conflit. En novembre 2024, Le Monde et SourceMaterial ont rapporté que TotalEnergies était au courant que les troupes de la JTF étaient » accusées d’avoir violé, enlevé et tué des civils ». Les articles rapportent des détails provenant de rapports internes de TotalEnergies et Mozambique LNG – 13 fichiers, 423 pages – datés entre mi-2020 et fin 2022, qui ont été partagés avec la banque publique italienne Cassa Depositi e Prestiti, et potentiellement avec d’autres institutions financières impliquées dans le projet. Selon l’article, des documents datant de 2021 révèlent que « les principales préoccupations des leaders de la communauté étaient l’intimidation, l’extorsion et la violence » et que « les résidents signalaient régulièrement des violations des droits humains, notamment des actes de tortures, d’emprisonnements et des disparitions commis par la task force ». Les violations auraient également touché les habitants du “resettlement village” de Quitunda, situé sur le site gazier d’Afungi. Il convient de noter que dès 2021, Amnesty International avait accusé les forces de sécurité publiques et privées de crimes de guerre dans le cadre d’autres incidents violents.
En réponse à Politico, le ministère mozambicain de la défense nationale « regrette et réfute catégoriquement les allégations » et s’est déclaré « totalement ouvert et disposé à accepter une enquête transparente et impartiale ». Le Parlement européen a demandé aux autorités mozambicaines de fournir « des éléments de clarification afin de faire la lumière sur les événements décrits dans l’article ».
Mozambique LNG a publié une réponse aux allégations de l’article de Politico, dans laquelle il affirme n’avoir identifié aucune information corroborante, bien qu’elle ait maintenu des canaux de communication avec les communautés locales au cours de cette période. L’analyse confirme la présence de la JTF pendant cette période : « Les installations terrestres dédiées aux projets étaient protégées par une force de sécurité composée de soldats et d’officiers de police (Joint Task Force ou JTF) dont la fonction était de protéger la péninsule d’Afungi ». L’entreprise a demandé aux autorités mozambicaines d’ouvrir une enquête.
Cette analyse soulève des questions essentielles :
● Si Mozambique LNG – projet dont TotalEnergies est l’opérateur et le principal actionnaire – ignorait réellement les violations qui auraient été perpétrées par les forces de sécurité qu’il payait, quelles leçons en tirer quant à sa capacité à prévenir efficacement des violations aussi graves des droits humains ?
● La déclaration de TotalEnergies selon laquelle elle n’a pas été informée du massacre présumé a-t-elle pour but d’éviter de rendre des comptes ?
Par ailleurs, toute enquête menée par le gouvernement mozambicain ou TotalEnergies poserait des questions évidentes d’indépendance : l’objectivité et la crédibilité des résultats seraient définitivement entachée.
Appel urgent à une enquête indépendante :
Nous lançons un appel urgent pour qu’une enquête internationale indépendante soit immédiatement ouverte sur la série d’atrocités révélée par Politico et qui auraient été commises près du site d’Afungi de Mozambique LNG par des forces de sécurité publiques agissant au service de l’entreprise. Nous demandons que cette enquête indépendante soit menée par un mécanisme intergouvernemental international ou régional de défense des droits humains – tel que le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples – dans le but de garantir la justice et la vérité pour les victimes, ainsi que la sécurité des survivants, des familles et des témoins. Le travail d’un organisme de défense des droits humains reconnu officiellement au niveau international et régional, doté de l’expertise et du mandat requis, est essentiel à la protection des victimes et des témoins.
Violations en matière de réinstallation et de compensation des communautés affectées par le projet
Dans un élan de courage, les communautés d’Afungi ont exercé leur droit constitutionnel pour exprimer leur mécontentement à l’égard des agissements de TotalEnergies en ce qui concerne l’occupation de leurs terres et les paiements et accords de compensation. Pendant deux semaines en novembre 2024, les villageois, poussés par leur frustration et leur désespoir, se sont rassemblés devant les portes du projet Mozambique LNG dès les premières lueurs de l’aube, menant des actions directes en obstruant les entrées. TotalEnergies a fini par entamer des négociations avec deux des communautés, mais rien n’indique si l’entreprise a l’intention de trouver des solutions satisfaisantes et justes avec toutes les communautés concernées.
Le projet Mozambique LNG est tenu d’indemniser de manière adéquate les familles contraintes de quitter leurs maisons et leurs terres, ou affectées par des pertes économiques et de moyens de subsistance résultant de ces activités gazières. Le processus d’expropriation et de réinstallation s’est avéré complexe. Les Mozambicains ont des habitudes et des coutumes qui les rendent inséparables de la terre où ils sont nés, et attribuer une valeur monétaire à cette terre est culturellement inapproprié et injuste pour les familles. TotalEnergies a déclaré en mai 2024 que toutes les compensations avaient été versées. En juin 2024, l’ONG mozambicaine Justiça Ambiental! a reçu plus de 100 plaintes de familles demandant de l’aide sur des enjeux d’expropriation et d’indemnisation. Au cours des trois dernières années, les familles affectées par l’industrie gazière ont déposé environ 1 300 plaintes concernant leur indemnisation, et 800 plaintes concernant l’attribution de champs, dont beaucoup restent irrésolues. Il s’agit notamment de familles des villages de Quitunda, Senga, Mangala, Macala, Maganja, Monjane et de cinq quartiers de Palma, qui cherchent une issue face au manque de logements, de machambas – terres agricoles – et à l’absence
partielle ou totale de paiements des compensations. Les familles et les communautés sont dynamiques : par exemple, les enfants deviennent adultes et ont besoin de leurs propres terres pour leurs familles, et de nombreuses familles sont polygames. Le processus de réinstallation et de compensation doit être réévalué à la lumière de cela, ainsi que des changements dans les populations locales résultant du conflit. En outre, des échanges avec les personnes affectées ont révélé que certains pans des communautés étaient exclus des processus de compensation, par exemple les femmes qui exploitent les ressources côtières ou les pêcheurs qui ne possèdent pas de bateaux. Onze témoignages de personnes affectées, enregistrés en juin 2024, peuvent être consultés ici.
Pour les communautés affectées, la sécurité alimentaire est une préoccupation urgente. Les machambas ayant été prises pour le projet et l’accès à la pêche ayant été coupé ou limité, les familles produisent et récoltent moins de nourriture pour leur consommation domestique et ne tirent plus de revenus de la vente. L’insécurité régionale limite l’accès aux champs et au littoral. Des pratiques culturelles importantes n’ont pas été prises en compte, c’est le cas de la simple protection des manguiers qui sont une source alimentaire importante tout au long de l’année. Le coût des produits alimentaires commerciaux est élevé, et les indemnités versées ou les emplois mal rémunérés ne peuvent compenser la perte des moyens de subsistance d’une vie entière. Les personnes directement affectées par le projet sont ainsi poussées dans la pauvreté.
À l’occasion de conversations avec Justiça Ambiental!, les membres des communautés ont partagé qu’ils pensaient qu’en raison de la longueur du processus d’expropriation, des nombreuses interruptions et des plaintes restées sans réponse, le processus n’arriverait à son terme que parce que les communautés seraient épuisées par la contestation des irrégularités avec lesquelles elles sont obligées de vivre.
Présence continue de l’insurrection au Cabo Delgado
La sécurité au Cabo Delgado reste précaire, avec des activités des groupes insurgés signalées tout au long de l’année. Lorsque les manifestations électorales se sont intensifiées à la mi-octobre 2024, le gouvernement mozambicain a déplacé des troupes du Cabo Delgado vers la capitale de Maputo. Cela a entraîné une augmentation des attaques des insurgés, qui se sont intensifiées au cours du mois de novembre. Une attaque à proximité d’un avant-poste rwandais a entraîné la mort de 12 membres de la milice Namapara, un groupe de civils du Cabo Delgado dont on pense qu’ils enrôlent la population locale pour lutter contre l’insurrection. Les insurgés ont été dispersés en petits groupes à travers la province entre fin novembre et début décembre, et semblaient se concentrer sur leur
ravitaillement, avec un mort signalé.
En octobre 2024, plus de 700 000 personnes déplacées par la guerre ne pouvaient toujours pas rentrer chez elles, et de nouvelles vagues de violence ont entraîné de nouvelles vagues de personnes déplacées, bien que certains villages retrouvent un certain degré de normalité. Plus de 600 000 personnes déplacées par la guerre sont retournées dans leurs villages, mais sont confrontées à des difficultés considérables. Les services d’éducation et de santé s’affaiblissent et l’aide humanitaire est insuffisamment financée. Les personnes déracinées sont privées de maisons, de champs, d’aliments et médicaments sauvages, et de réseaux de soutien. Nombreux sont ceux qui ont été témoins ou victimes de violences brutales de la part des insurgés, et nombreux sont ceux qui subissent ou sont vulnérables à la violence sexiste et à l’exploitation sexuelle. Les forces militaires suscitent également la méfiance, comme l’explique le fait que plus de 13 % des actes de violence politique commis par l’armée mozambicaine depuis le début du conflit ont été dirigés contre des civils.
Le Centre pour la démocratie et le développement (Center for Democracy and Development, CDD) explique que le terreau de la violence armée dans la province est la pauvreté, le chômage, le désespoir et l’exclusion sociale, économique et politique des communautés du Cabo Delgado. Il semblerait que le recrutement des insurgés se fasse à partir d’une large base géographique, y compris les pays d’Afrique de l’est et les pays arabes, mais que les insurgés soient principalement
originaires du nord-est du Cabo Delgado. Selon l’Observatoire de l’environnement rural (Observatório do Meio Rural, OMR), les projets d’extraction n’ont pas amélioré les conditions de vie des populations affectées. « Cette situation alimente le sentiment que la province est riche en ressources naturelles, mais que celles-ci ne profitent pas à la population”. Cabo Delgado a connu une augmentation de la militarisation, surtout depuis 2021, et en particulier autour des sites du projet gazier, avec des troupes de la Southern African Development Community (SADC), du Rwanda et d’autres pays renforçant l’armée mozambicaine (Forças Armadas de Defesa de Moçambique, FADM). La mission de la SADC au Mozambique s’est officiellement retirée à la mi-juillet 2024. Les forces rwandaises ont augmenté depuis mai 2024 environ, avec la présence de 4 000 hommes signalée en septembre 2024, et une petite force tanzanienne est également maintenue.
Les forces tanzaniennes s’efforcent d’empêcher les insurgés de pénétrer en Tanzanie, tandis que les forces rwandaises sont concentrées dans la péninsule d’Afungi et dans les villes de Palma et de Mocímboa da Praia, afin de protéger Mozambique LNG. La milice Namapara est également présente dans certains districts.
Les insurgés s’adapteraient à la présence de l’armée, ce qui « risque d’étendre l’insurrection », comme en témoigne leur dispersion dans d’autres villes et districts. Selon le Centre d’intégrité publique (Centro de Integridade Pública, CIP) : « Cette situation génère des îlots de sécurité dans les zones sous influence des projets gaziers, où l’on peut considérer que la stabilité existe […], alors qu’à la périphérie l’insécurité persiste ».
L’OMR prévient que « l’action et l’avancée militaires sont importantes, car elles permettent de capturer des territoires et de limiter l’initiative des insurgés, mais si elles ne s’accompagnent pas d’opportunités économiques, de l’emploi des jeunes, de l’éducation, de la formation technique professionnelle et d’un espace de dialogue et de participation démocratique, nous aurons une situation de conflit armé prolongé et intermittent ».
Les financiers de Mozambique LNG assumeront-ils leur responsabilité ?
En 2020, 31 institutions financières dont la vôtre ont pris part à des accords de prêt et se sont engagées à fournir un total de 14,9 milliards de dollars à Mozambique LNG. Nous, organisations de la société civile du Mozambique et du monde entier, savons que TotalEnergies a pris contact avec ces banques et agences de crédit à l’exportation afin de s’assurer de leur soutien renouvelé en vue d’une levée de la force majeure. Nous savons également que ce soutien renouvelé ne peut et ne doit pas se faire sans une réévaluation du projet.
Les partenaires financiers de ce projet sont responsables, aux côtés de TotalEnergies, des conséquences dévastatrices du projet pour le Cabo Delgado, le Mozambique et la communauté internationale. Le redémarrage du projet ne peut se faire sans votre soutien actif. Il est entre vos mains de garantir la justice pour les personnes affectées par ce projet, ainsi que pour les survivants et les témoins des violences perpétrées contre les civils. La force majeure vous donne l’occasion de reconsidérer votre participation à ce projet.
Compte tenu des éléments résumés ci-dessus, des impacts sévères pour les droits humains, et des risques réputationnels associés à Mozambique LNG :
● nous demandons instamment à tous les financeurs du projet de soutenir l’appel à une enquête internationale indépendante sur le massacre présumé de civils qui aurait eu lieu près des installations gazières d’Afungi entre juillet et septembre 2021 ;
● nous demandons à tous les financeurs de ne prendre aucune décision concernant la poursuite ou l’octroi d’un soutien financier à ce projet avant que tous les faits et responsabilités aient été examinés et que le résultat de cette enquête ait été rendu public ;
● nous mettons en garde tous les financeurs et toutes les parties liées au projet contre les risques de continuer à soutenir un projet qui est lié à de graves violations des droits humains ; et
● nous demandons à tous les financiers de renoncer publiquement à soutenir tout nouveau projet gazier au Mozambique, y compris Rovuma LNG et Coral North FLNG.
19 décembre 2024
Signataires :
Les Amis de la Terre France
Reclaim Finance
Justiça Ambiental! / Les Amis de la Terre Mozambique
Milieudefensie / Les Amis de la Terre Pays-Bas
Friends of the Earth Japan / Les Amis de la Terre Japon
Friends of the Earth US / Les Amis de la Terre États-Unis
Friends of the Earth Europe / Les Amis de la Terre Europe
BankTrack
Urgewald
ReCommon
Solutions for Our Climate
350.org International
350Hawaii United States
AbibiNsroma Foundation Ghana
Accountability Counsel International
ActionAid International Global (HQ in South Africa)
ActionAid Italy Italy
ActionAid Netherlands the Netherlands
Action Justice Climat Paris France
Africa Institute for Energy Governance Uganda
Afrikagrupperna Sweden
Alofa Tuvalu France, Tuvalu
Amazon Watch International
Andy Gheorghiu Consulting Germany
AnsvarligFremtid Denmark
Associação Academia Cidadã Portugal
Attac Austria Austria
Attac France France
Bank Climate Advocates United States / International
BankTrack the Netherlands
BLOOM France
Botshabelo Unemployed Movement South Africa
BreakFree Suisse Switzerland
Care For Environment Cameroun
CCFD-Terre Solidaire FRANCE
Center for Environment / Friends of the Earth Bosnia and Herzegovina Bosnia and Herzegovina
Center for International Environmental Law (CIEL) United States
Centre for Citizens Conserving Environment & Management (CECIC) Uganda
Centre for Social Change South Africa
Community Action Against Plastic Waste (CAPws) Nigeria
Community Resource Centre (CRC) Thailand
Corner House United Kingdom
Counter Balance EU (Belgium)
CRAAD-OI Madagascar
Debt Observatory in Globalisation (ODG) Catalonia/Spain
Don’t Gas Africa Kenya
Earth Action, Inc. United States
Earthjustice United States
EKOenergy ecolabel International
Environmental center for Development Education and Networking
(EDEN) Albania
Environment Governance Institute Uganda Uganda
Enviro Vito South Africa
ETO Watch Thailand
Extinction Rebellion France Carnage Total France
Fair Finance International International
For a Better Bayou United States
Fossielvrij NL the Netherlands
Friends of the Earth Australia Australia
Friends of the Earth Canada Canada
Friends of the Earth, England, Wales & Northern Ireland United Kingdom
Friends of the Earth Europe Europe
Friends of the Earth Ireland Ireland
Friends of the Earth Japan Japan
Friends of the Earth Spain Spain
Friends of the Earth United States United States
Génération Consciente pour l’Environnement et la Culture GCEC
Cameroun Cameroun
Global Atlas of Environmental Justice (EJAtlas.org) Spain / Global
Global Justice Now United Kingdom
GreenFaith Africa Kenya
Green leaf Advocacy and Empowerment Center Nigeria
Greenpeace France France
groundWork/ Friends of the Earth South Africa South Africa
Gulf South Fossil Finance Hub United States
Hawkmoth the Netherlands
Innovation pour le Développement et la Protection de
l’Environnement DR Congo
Instituto Natura Peru
Japan Center for a Sustainable Environment and Society (JACSES) Japan
Jordens Vänner – Friends of the Earth Sweden Sweden
Jubilee Australia Australia
Justiça Ambiental (JA!) / Friends of the Earth Mozambique Mozambique
Just Share South Africa
Kallop Humanitarian and Environmental Center Nigeria
Lamu women alliance Kenya
Laudato Si’ Movement Africa Kenya
LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Legal Rights and Natural Resources Center-Friends of the Earth
Philippines Philippines
Les Amis de la Terre – Belgique asbl Belgium
Les Amis de la Terre France France
Les Amis de la Terre – Togo Togo
Linha Vermelha – Red Line Portugal
LUCSA- Infohut Namibia
Marikana youth development organization South africa
Market Forces Australia
Matlhodi organization South Africa
Mekong Watch Japan
Milieudefensie the Netherlands
MIMAMO Mozambique
Money Rebellion United Kingdom
Mothers Rise Up United Kingdom
Mouvement écologique Luxembourg
Natural Justice South Africa
Natural Resource Women Platform (NRWP) Liberia
New Environmental Justice Solutions South Africa
NOAH – Friends of the Earth Denmark Denmark
Nordic Center for Sustainable Finance Denmark and Norway
Notre Affaire à Tous France
Odeibea Foundation Ghana
Oil Change International United States
Peace Point Development Foundation (PPDF) Nigeria
Positive Money United Kingdom
PowerShift e.V. Germany
Profundo the Netherlands
Quest For Growth and Development Foundation Nigeria
Rainforest Action Network United States
RAPEN Sénégal
Reclaim Finance France
ReCommon Italy
Recourse International
Réseau Action Climat (RAC) France
Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (RESES) France
Re-set: platform for socio-ecological transformation Czech republic
Rettet den Regenwald / Rainforest Rescue Germany
Rural Communities Empowerment Trust Zimbabwe
Scientifiques en Rébellion France
SDI Liberia
Shujaa-Initiative
Democratic republic of
Congo
Society for Women and Youths Affairs (SWAYA) Nigeria
Society of Native Nations United States
Solutions for our Climate (SFOC) South Korea
South African Faith Communities Environment Institute (SAFCEI) South Africa
South Texas Environmental Justice Network United States
Stand.earth United States & Canada
Sustainable Development Institute (SDI) Liberia
The Mekong Butterfly Thailand
Urgewald Germany
Waterberg Women Advocacy Organization South Africa
WeSmellGas Belgium
Zehar-Errefuxituekin Euskal Herria, Spain
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