Communiqué de l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme, de la Cimade, de la Commission des Eglises pour les Migrants en Europe, du CCME, de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, d’Human Rights Watch, Groupe d’Information et de soutien des travailleurs immigrés, du GISTI, de France Migreurop, Mouvement contre le racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie, Belgique.
Premiers résultats de « l’Appel contre la création de camps aux frontières de l’Europe »
À l’occasion de la réunion du Conseil européen des 4-5 novembre 2004, à l’issue de laquelle doit être adopté le programme pluriannuel pour le « Renforcement de l’espace de Liberté, sécurité et justice dans l’Union européenne », plusieurs organisations non-gouvernementales souhaitent communiquer aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne les résultats de l’Appel contre la création de camps aux frontières de l’Europe, et adresser leurs recommandations à l’Union européenne quant à l’orientation de la politique européenne d’asile et d’immigration pour les années à venir.
Lancé le 12 octobre dernier par plusieurs ONG, nationales et internationales, cet appel demande de s’opposer au projet, relancé depuis quelques mois par les ministres de l’Intérieur allemand et italien, d’installer des camps de migrants et de demandeurs d’asile hors des frontières de l’UE.
L’Europe, au moment de franchir une nouvelle étape vers l’intégration politique, ne doit pas s’engager dans la voie dangereuse de l’externalisation des procédures d’asile et d’immigration : ce serait renoncer aux responsabilités qui lui incombent en application des engagements internationaux auxquels elle a souscrit. L’idée de créer des camps à nos frontières – qu’on leur donne le nom de « portails d’immigration » ou de « points de contact » – , doit être définitivement abandonnée par l’Union européenne, et ne plus resurgir à chaque fois qu’un naufrage dramatique ou une arrivée médiatisée de migrants démontre l’échec des politiques en matière de maîtrise des flux migratoires.
Des centaines d’associations d’Europe et du pourtour méditerranéen ont rallié cet appel. Il est également soutenu par plus de cent élus parmi lesquels de très nombreux députés européens (voir appel et liste joints).
Bruxelles, Paris 2 novembre 2004