Communiqué de la LDH.
La LDH soutient la double initiative du Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF) contre les violences faites aux femmes :
– le dimanche 21 novembre 2004, le CNDF organise une journée de réflexion :
« 6 heures sur les violences » (Espace Reuilly 21, rue Hénard Paris XII).
– le samedi 27 novembre 2004, une manifestation nationale pour protester contre la persistance de cette triste réalité sociale et surtout contre sa scandaleuse banalisation (Bastille à 14h30).
Les violences à l’encontre des femmes, avérées par des chiffres récents, constituent à la fois une violation et un échec du principe d’égalité entre hommes et femmes inscrit dans le préambule de la Constitution, autant qu’un obstacle à la construction sociale et culturelle de cette dimension de l’Égalité républicaine.
Elles sont aussi une infraction à la Convention Internationale pour l’Élimination des Discriminations à l’Égard des Femmes de 1979 (CEDAW), que 174 pays dont la France, ont ratifiée.
La LDH soutient la plupart des revendications du CNDF, par exemple :
– que soient mieux appliquées les dispositions du code pénal en matière de violences conjugales et que ce soit l’agresseur plutôt que l’agressée avec parfois les enfants, que l’on contraigne à quitter le logement familial.
– que soit accordé le droit au séjour aux femmes victimes de violences spécifiques, dans le pays d’origine ou en France suite à une rupture du lien conjugal.
– que, conformément au principe d’égalité, la majorité sexuelle soit fixée à 18 ans pour les filles et les garçons.
– que le principe d’égalité qui fonde la loi française puisse s’appliquer, en matière d’affaires matrimoniales, aux femmes issues de l’immigration comme aux autres.
La LDH, par vocation, est attachée à l’application du droit qui protège contre toutes les injustices, ainsi qu’à la valeur exemplaire de la loi. Mais le recours au juridique ne peut tout résoudre ; en amont, il y a une urgence prioritaire à mettre en œuvre toutes les actions de sensibilisation citoyenne à la construction effective de l’égalité entre hommes et femmes ; notamment d’inscrire, sur un mode contraignant, cet objectif dans les programmes de formation civique, à tous les échelons des instances de l’Éducation nationale.
Pour la LDH, « La liberté ne se divise pas, l’égalité non plus… Il n’y a pas hiérarchie entre les droits mais solidarité, notre devoir est de les rendre tous effectifs » (extrait du Manifeste du congrès de 98).
Paris, le 8 novembre 2004