Communiqué de la LDH
La Ligue des droits de l’Homme s’inquiète de l’annonce de nouveaux hommages aux anciens membres de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) célébrés comme « combattants de l’Algérie française ».
Après un carrefour Raoul Salan à Toulon, une rue Raoul Salan est annoncée à Wissous dans l’Essonne.
Après les monuments érigés à Toulon et à Nice, portant l’effigie de Roger Degueldre, chef des commandos Delta de l’OAS auteurs notamment de l’assassinat des inspecteurs de l’Éducation nationale Marchand, Feraoun et leurs compagnons ; après ceux érigés à Théoule (Alpes-Maritimes) en 2002 et à Perpignan en 2003, un nouveau monument est annoncé à Marignane en juillet 2005, avec une plaque portant quatre noms : outre celui de Degueldre, ceux de Bastien-Thiry qui a tenté d’assassiner le chef de l’État le général de Gaulle au Petit-Clamart en 1962, de Dovecar et de Piegts, assassins du commissaire de police Gavoury.
Contre la propagande de l’extrême droite qui, à l’aide de telles commémorations, entretient la nostalgie de l’Algérie française et gratifie ces hommes d’être « restés fidèles à la parole de la France », seul un retour critique des plus hautes autorités de la République sur le projet colonial que celle-ci a mis en œuvre dans le passé, et auquel elle a été contrainte de mettre fin, peut constituer une véritable réponse.
Paris, le 24 janvier 2005