Communiqué commun
L’état d’urgence, mesure d’exception héritée de la période coloniale, a envoyé un signal désastreux à la fois aux populations discriminées et à tous ceux qui, notamment au gouvernement et dans la majorité, n’attendaient que l’occasion de libérer une parole xénophobe. Il n’a eu dès lors, comme on pouvait le prévoir, que des effets négatifs : la véritable urgence n’est pas sécuritaire mais sociale.
Aujourd’hui, chacun peut constater qu’aucune des raisons avancées pour expliquer l’institution de l’état d’urgence ne subsiste. Son maintien est à l’évidence totalement injustifié et très probablement illégal. Il a pour seul effet, sinon pour seul objet, d’habituer la population française à vivre sous un régime durable de graves restrictions des libertés publiques.
Les organisations soussignées demandent au gouvernement, conformément aux engagements pris devant le Parlement lors du vote des 15 et 16 novembre, de mettre fin sans délai à l’application de l’état d’urgence.
Signataires :
Act Up Paris, AFJD, Les Alternatifs, Alternative Citoyenne, Alternative libertaire, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’ACORT), Association 17 octobre 1961 contre l’oubli, Association des Tunisiens en France, ATMF, Une Autre Voix Juive, CADAC, Cedetim, CNDF, Collectif « Femmes de droits, droits des femmes », Convention pour la 6ème République (C6R), Coordination Antividéosurveillance Ile-de-France, CRLDHT, CSF, Droits devant !, Droit Au Logement, Droit Solidarité, FASTI, FCPE, Fédération AEFTI, Fédération anarchiste, Fédération SUD éducation, FSU, FTCR, GISTI, LCR, Les Verts, Ligue des droits de l’Homme, MARS – Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale, Mouvement des jeunes socialistes, Mouvement National des Chômeurs et Précaires, Mouvement de la Paix, MRAP, PCF, Ras l’front, Rassemblement des Associations Citoyennes des Originaires de Turquie (RACORT), Réseaux citoyens de Saint-Etienne, Ré-So (Réformistes et Solidaires), Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UJFP, UNEF, Union démocratique bretonne, Union Syndicale Solidaires, UNL, UTIT-PIDF.
Paris, le 30 novembre 2005