Madame Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale, vient d’annoncer un nouveau plan triennal visant à offrir sur trois ans 5000 places supplémentaires d’hébergement ouvertes à l’année aux sans domicile fixe (SDF). Rappelons que notre pays compte aujourd’hui 87000 SDF…
La LDH regrette que les propositions du Haut comité aux logements des personnes défavorisées n’aient pas été retenues pour assurer un véritable droit universel au logement.
La réponse « humanitaire » échelonnée qu’apporte l’État, pourtant garant du droit au logement, s’inscrit encore dans le maintien en situation de précarité de cette population des plus fragiles, qui reste contrainte de rechercher presque quotidiennement un lieu pour dormir sans accès à un habitat durable. Le droit pour tous à avoir un toit, parce qu’il conditionne les autres droits, demeure une priorité absolue en termes de dignité des personnes.
L’urgence de remédier à une situation inacceptable dans un pays riche aurait mérité d’une part l’ouverture immédiate toute l’année de structures d’hébergements en nombre suffisant permettant de ne plus laisser personne à la rue, d’autre part l’orientation rapide de tous les SDF vers des logements pérennes avec l’accompagnement social adapté à chaque cas.
Il s’agit aujourd’hui de passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats, pour un droit au logement opposable : en plaçant les autorités compétentes face à leurs responsabilités et en offrant aux citoyens une possibilité de recours, après médiation, en cas de non-respect des engagements pris.
Paris, le 12 avril 2006.