Communiqué de la LDH
Roland Veuillet, conseiller principal d’éducation et syndicaliste, a été muté de Nîmes à Lyon en 2003. Le Conseil supérieur de la Fonction publique d’Etat a rendu le 25 janvier 2005 un avis favorable au retrait de toute sanction à son encontre. Mais la Cour administrative d’appel de Lyon a rejeté sa demande d’annulation le 7 novembre 2006, malgré les conclusions contraires de son « commissaire du gouvernement » qui estimait que toute sanction devait être annulée.
Alors que Roland Veuillet avait entamé une grève de la faim de longue durée devant le siège du tribunal administratif de Lyon, il vient d’être interné d’office dans un hôpital psychiatrique à la demande du préfet du Rhône.
Au moment où s’achève la discussion au Parlement d’un projet de loi qui va donner à tout maire le pouvoir de décider, sans certificat médical, de faire interner n’importe lequel de ses administrés, la décision du préfet illustre d’une part un nouveau durcissement de la réponse répressive au mouvement social, d’autre part une régression de la liberté individuelle qui aurait été impensable il y a quelques années encore.
La LDH considère que la responsabilité du gouvernement, et en particulier du ministre de l’Intérieur, est pleinement engagée par cette violation des libertés publiques et des principes de l’état de droit. Elle appelle les citoyens à prendre en compte, dans leurs choix à venir, la nécessité de mettre fin à la contradiction entre les discours républicains et les actes qui portent atteinte aux valeurs fondamentales de la République.
Paris, le 14 février 2007