Communiqué commun AEC-HCA France, CEDETIM, LDH, RACORT
Le dimanche 4 mars 2007,la Fédération turque de France, connue pour sa proximité avec le Parti MHP (extrême droite en Turquie) organise sa manifestation annuelle dans la salle Espace Venise à Sarcelles dans le Val d’Oise.
Nous, les associations signataires, nous ne pouvons rester silencieux face à l’appel à la haine représenté dans les affiches de cette manifestation. En effet, en utilisant une image devenue le symbole des ultranationalistes depuis l’assassinat du journaliste turc d’origine arménienne Hrant Dink, cette manifestation se veut une menace contre toutes les personnes appartenant à des minorités (kurdes, chaldéens, arméniens) et à l’ensemble des démocrates originaires de Turquie en France.
Lors du meurtre de Hrant Dink le 19 janvier 2007, grâce à des caméras de surveillance, très rapidement, la photo de l’assassin, un jeune ultranationaliste qui a déclaré » avoir sauvé l’honneur des Turcs en accomplissant son devoir en tuant Hrant Dink », a été diffusé par les médias. Sur ces clichés l’assassin, apparait vêtu d’un bonnet blanc.
Après son arrestation et contre la mobilisation des démocrates de Turquie en hommage à Hrant Dink, commercialiser dans les rues de Turquie le bonnet blanc est devenu le symbole de solidarité avec le meurtrier.
Sur l’affiche et les annonces publicitaires de la manifestation de la Fédération turque de France, apparait une personne – un chanteur- avec le bonnet blanc sur la tête. Plus 80 000 originaires de Turquie vivent en Ile-de-France. En utilisant ce symbole, les organisateurs de cette manifestation appellent à l’affrontement face aux autres minorités et à l’ensemble des démocrates originaires de Turquie. Avec, cette posture de héros de l’assassin de Dink, les organisateurs visent à exporter et organiser l’ultra nationalisme turc en France. Depuis l’assassinat de Hrant Dink, le nombre de menaces de mort à l’encontre de l’ensemble des intellectuels et défenseurs des droits de l’Homme sont en augmentation en Turquie.
Nous, associations signataires, nous sommes défenseurs de la liberté d’expression dans le cadre démocratique car notre combat contre toutes les formes de nationalisme et de racisme est quotidien et nous alertons les pouvoirs publics pour qu’ils prennent les mesures nécessaires pour que cette haine ne trouve pas de terreau pour s’organiser en France.
Une manifestation pacifique pour le droit des femmes organisée par les associations « Arrêt des violences pour toujours » et « Un million de signatures pour changer les lois discriminatives envers les femmes » a été réprimée dimanche 4 mars à Téhéran.
Trente-trois des participantes ont été violemment arrêtées, l’une d’entre elles a eu les dents cassées et est restée sans soins. La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec fermeté de tels agissements et demande la libération immédiate des personnes arrêtées et l’arrêt de toute poursuite judiciaire.
Paris, le 6 mars 2007.