Communiqué de la LDH
Le bouclage total de la bande de Gaza, imposé depuis jeudi 17 janvier 2008 par Israël, entraîne, même après le rétablissement partiel de l’alimentation de la centrale électrique, une situation de catastrophe humanitaire telle que le Conseil de sécurité de l’ONU a dû appeler Israël à « respecter strictement le droit international humanitaire » et à « prendre des mesures concrètes » pour faire cesser la « punition collective » du peuple palestinien à Gaza.
L’ONU rapporte que depuis le 15 janvier dernier, ce sont 42 Palestiniens (dont de nombreux civils) qui ont été tués et 117 blessés par l’armée israélienne au cours de 8 incursions sur le terrain, 15 frappes aériennes et 10 tirs de missiles. En réponse, plus de 150 roquettes et attaques au mortier ont été lancées contre Israël, blessant 11 Israéliens et tuant un Équatorien dans un kibboutz en Israël.
La LDH peut parfaitement comprendre que les autorités israéliennes réagissent à des tirs de roquettes qui visent délibérément des populations civiles sur son territoire. Mais ce qu’elles présentent comme une riposte est non seulement d’une disproportion effroyable, mais significatif d’une véritable stratégie de la terreur qui inclut l’asphyxie économique de Gaza et de la Cisjordanie.
A l’heure où la population de Gaza subit ces punitions collectives comme autant de drames quotidiens, Nicolas Sarkozy reçoit Ehud Barak, ministre de la Défense israélien et promoteur du blocus. La Ligue des droits de l’Homme demande au Président de la République de rappeler à ce dernier la position qu’il avait prise dans son discours à la « conférence des donateurs » du 17 décembre 2007, affirmant notamment : « Notre appui financier ira aussi vers la population de Gaza. Son isolement prolongé comporte de grands risques politiques, économiques et sécuritaires. » … « Un Etat [palestinien] souverain sur son territoire et ses ressources, contrôlant ses frontières, disposant d’une continuité entre Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. »
Si le droit à la résistance du peuple palestinien ne peut justifier que soient visées des cibles civiles, la sécurité de l’Etat d’Israël ne saurait davantage justifier la commission de crimes de guerre ni le recours à des punitions collectives frappant tout un peuple.
Le blocus de Gaza doit être levé. Aucun avenir n’est possible pour aucun peuple de la région sur la base du recours à la force ; c’est au contraire en respectant enfin leurs droits respectifs et les résolutions des Nations unies que les peuples du Proche-Orient pourront construire un avenir de paix.
Paris, le 23 janvier 2008