Communiqué de la LDH
La LDH exprime sa préoccupation face à la dégradation de la situation en Corse. Depuis plusieurs mois de nombreuses opérations de police ont eu lieu dans le seul but de prélever l’ADN de militants politiques. Pire, devant le refus de certains, des poursuites allant jusqu’à des réquisitions de prison ferme ont été engagées.
De la même manière, manifester, ce qui est pourtant un droit constitutionnel, est devenu un exercice périlleux puisque d’une part les entraves apportées par les pouvoirs publics sont manifestes en même temps que certains ont commis des exactions qui ne sont pas admissibles dans le cadre d’une démocratie. Pas plus que ne sont admissibles les attentats qui ont eu lieu.
Par ailleurs, les engagements du gouvernement de respecter la loi permettant aux condamnés de purger leurs peines de prison en Corse ne sont toujours pas suivis d’effet. Comme si le simple respect de la loi par l’Etat lui-même faisait difficultés lorsqu’il s’agit de la Corse.
Le dialogue démocratique est ainsi mis en péril par un nouveau cycle de provocation et de répression dont l’expérience passée a montré qu’il ne pouvait déboucher que sur une violence toujours plus exacerbée.
Avec son comité régional de Corse, la LDH s’adresse aux responsables de l’Etat pour demander que cesse cette politique répressive d’exception qui ne sert à rien, si ce n’est à porter atteinte aux libertés publiques et à détruire la confiance que les citoyens doivent avoir dans les pouvoirs publics.
Elle s’adresse aussi aux responsables politiques de l’île pour leur rappeler que leur responsabilité est de faire échec à ces expressions de violence en répondant, au travers du débat politique que doit porter toute collectivité démocratique, aux aspirations de leurs électeurs, notamment en matière sociale.
Paris, le 6 février 2008