La condamnation des meurtriers d’Ibrahim Ali intervient après un procès exemplaire. Ce sont des jurés populaires des Bouches-du-Rhône qui ont refusé d’excuser le crime commis par les colleurs d’affiches du Front national comme les y invitait Bruno Megret au nom d’une intolérable légitime défense contre ceux qui seraient potentiellement dangereux en raison de leur jeunesse et de la couleur de leur peau.
La dignité de la communauté marseillaise d’origine comorienne dans la redoutable épreuve qu’elle a traversée après ce crime odieux a été la meilleure démonstration de l’absurdité et de l’ignominie du racisme. Mais la responsabilité morale du Front national ne peut être ignorée au moment où de lourdes peines de prison sont infligées à ceux qui ont agi au nom des peurs qu’il attise chaque jour.
Paris, le 23 juin 1998