Communiqué de la LDHEn perdant Jean-Jacques de Felice, la LDH perd bien plus qu’un de ses anciens vice-présidents et membre du Comité central. Jean-Jacques de Felice a participé à tous les combats de la LDH : depuis la guerre d’Algérie où il défendit les militants du FLN, à la défense des réfugiés italiens et encore ces derniers mois de Marina Petrella, il n’est pas possible de citer l’infinité diversité des combats pour les droits de l’Homme et la dignité de chacun auxquels Jean-Jacques de Felice a pris part. Avocat, il avait fait de son métier le moyen de cette lutte permanente en faveur des plus faibles, qu’ils soient paysans du Larzac en lutte contre l’extension du camp militaire, Kanaks ou Tahitiens, mal logés aux côtés de l’abbé Pierre, étrangers en péril, ou tout simplement hommes et femmes broyés par la machine judiciaire. Profondément convaincu que le refus de la violence était la seule voie éthiquement possible et politiquement utile, Jean-Jacques de Felice avait obtenu le statut d’objecteur de conscience à un moment où ceux-ci, qu’il défendit à de nombreuses reprises, faisaient l’objet de poursuites judiciaires quasi systématiques. Puisant dans le protestantisme son ouverture aux autres, Jean-Jacques de Felice fût bien plus qu’un militant. Cet homme a porté la faculté d’entendre, de comprendre et d’aimer à un degré rarement atteint. Chaque homme, chaque femme était à ses yeux revêtu de la même humanité et méritait le même respect, et chacun le ressentait ainsi tout simplement parce que c’était vrai. Jean-Jacques de Felice est de ces hommes dont le souvenir ne s’efface pas parce que ses actes demeurent comme autant de moments de la conscience humaine. L’hommage que la LDH lui rend est d’autant plus fort et affectueux que nous savons ce que nous lui devons. A sa femme, à ses enfants et à sa famille, nous présentons nos condoléances et nous leur disons toute notre sympathie.
Paris, le 28 juillet 2008