La Ligue des droits de l’homme salue chaleureusement les propos de Lionel Jospin concernant les soldats qui en 1917 furent fusillés lors de la bataille du Chemin des Dames.
La réhabilitation des ’ victimes des conseils de guerre ’ fut la deuxième cause menée au cours de ce siècle par la Ligue des droits de l’homme. Durant la guerre, alors qu’elle s’était pourtant ralliée à l’Union sacrée, elle protestait déjà contre les erreurs judiciaires commises par la justice militaire. A partir de 1920, elle s’engage dans une campagne forte qui mobilise pendant de nombreuses années tous ses militants, ses sections, ses publications pour que justice soit rendue aux fusillés pour l’exemple. Elle obtint en 1928 la création d’une Cour spéciale de justice militaire qui prononça de nombreuses réhabilitations.
Ces mutins de 1917 qui, en citoyens, protestaient contre leur massacre organisé par un Etat-major irresponsable et criminel furent des martyrs. Il est bien que celui qui conduit la politique de la Nation ait pensé à les réintégrer dans la mémoire collective comme il est déplorable que le Président de la République ait cru devoir s’associer de fait aux propos d’un autre âge de Philippe de Villiers et aux protestations partisanes de Philippe Seguin se réclamant du vieux mensonge officiel à leur sujet qui constitue une véritable insulte à cette mémoire.