Communiqué LDH
Le mouvement de mécontentement des personnels pénitentiaires est à la mesure de la gravité de la situation dans les prisons : inhumaine, dégradante et déshonorante. Selon la LDH, la discussion rapide de la nouvelle loi pénitentiaire pourrait être l’occasion d’en sortir. Le mouvement de mécontentement des personnels pénitentiaires est à la mesure de la gravité de la situation et pourrait aller progressivement jusqu’à un isolement total des prisons. Le gouvernement français est ainsi fortement interpellé sur la déplorable situation faite aux personnes détenues en France, la fréquence des suicides, le manque d’humanité des conditions de détention, de santé et la surpopulation carcérale.
Privilégiant la punition, le gouvernement remplit les prisons à tours d’écrous redoublés et utilise très fréquemment la détention provisoire, sans trop se préoccuper de la réparation ni de la réinsertion ni développer des solutions alternatives non stigmatisantes. Les crédits manquent, les conditions de travail des personnels pénitentiaires sont très difficiles et tout ce qui n’est pas du domaine de la sécurité est systématiquement rejeté.
Pourtant les alertes n’ont pas manqué, depuis les rapports devant les comités des Nations unies, jusqu’au rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté, en passant par celui du commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe. Le gouvernement a tout ignoré, et n’a tenu aucun compte de tous ces signaux d’alarme. Aujourd’hui, il s’obstine, créant une situation dont les détenus risquent de pâtir, par la privation de leurs droits de justiciable et l’impossibilité des contacts extérieurs.
La discussion rapide de la nouvelle loi pénitentiaire devrait être l’occasion de sortir d’une situation inhumaine, dégradante et déshonorante. La LDH demande que le gouvernement ouvre rapidement quatre chantiers indissociables :
– la situation matérielle des lieux de détention avec comme objectif l’encellulement individuel ;
– la mise en place d’un véritable plan d’urgence santé en collaboration avec le secteur public hospitalier, en particulier en psychiatrie ;
– la recherche de toutes les solutions d’aménagement des peines avec un droit d’accès individuel pour chaque détenu à mi-peine ;
– le choix en priorité de l’accompagnement social et éducatif plutôt que de la sursécurité.
Paris, le 6 mai 2009
– Voulez-vous télécharger le rapport 2008 du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) ? Cliquez ici