Communiqué du collectif pour les droits de l’Homme en Turquie
Du 1er juillet 2009 au 31 mars 2010 saison de la Turquie en France – des centaines d’événements ont été prévus pour faire connaître dans
notre pays la vitalité et la diversité de la Turquie dans les domaines
artistiques, intellectuels, économiques et technologiques.
Le Collectif pour les droits de l’homme en Turquie ne peut que se
réjouir d’un effort de connaissance mutuelle et d’échange entre la
Turquie et la France, qui contribuera ainsi à changer les préjugés à l’égard de la société turque, et également à l’égard des personnes originaires de Turquie en France. Cependant, le Collectif tient à rappeler que les violations des droits civils et politiques et les atteintes aux droits
culturels, économiques et sociaux sont nombreuses dans ce pays.Il est à déplorer, entre autres, que la créativité d’artistes et
d’intellectuels turcs puisse encore être entravée dans un climat de
répression touchant les libertés d’expression et de manifestation, climat
qui a culminé, par exemple, avec les persécutions judiciaires et
l’assassinat du journaliste Hrant Dink. Les progrès de la Turquie sur la voie des libertés démocratiques n’empêchent pas des centaines d’artistes, chanteurs, écrivains, journalistes, éditeurs, d’être encore traduits en justice, alors qu’ils expriment pacifiquement leurs points de vue. Selon un rapport du Forum économique mondial (WEF), la Turquie figure au 106ème rang sur 134 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse.
En 2008, 22 manifestations, projections de films, pièces de théâtre,
concerts, fêtes, conférences ont été interdits, selon l’Association des
droits de l’homme de Turquie (IHD). 40 publications ont été saisies, 11
média perquisitionnés par la police. Aujourd’hui, le Prix Nobel 2006,
Orhan Pamuk, bien qu’acquitté, est encore harcelé, l’écrivain franco-turc
Nedim Gürsel a été poursuivi en justice, l’écrivain Temel Demirer est
condamné à six mois de prison ferme pour une intervention pacifique qu’il a donnée au Festival de la Culture de Munzur.
La vocation essentielle du Collectif est de faire connaître en
France, et de soutenir en Turquie, une société civile de plus en plus
décidée à protéger et à défendre ses droits fondamentaux et avancer vers un État de droit.
Paris, le 1er juillet 2009
Sont membres du collectif pour le droit de l’Homme en Turquie:
Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France); Amnesty international France (AIF); Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (ACORT); Assemblée européenne des citoyens (AEC-HCA France) ; Ligue des droits de l’Homme (LDH/FIDH France).