Communiqué LDH
M. Eric Besson, ministre de l’Identité nationale, vient de se déclarer attaché à notre système de protection sociale, et de constater ensuite à la fois que les sans-papiers la menaceraient et qu’ils sont pourtant « les victimes privilégiées de l’exploitation ».La LDH, qui combat les reculs de la couverture sociale décidés par le gouvernement auquel appartient Monsieur Besson, prend la déclaration de ce dernier avec la considération qu’elle mérite.
Ainsi les victimes de l’exploitation mettraient en danger la Sécurité sociale. L’extrême droite vous l’avait bien dit : les étrangers volent le pain et la Sécu des Français…
La réalité est à l’exact opposé de cette reprise ministérielle de la propagande lepéniste : les travailleurs sans papiers cotisent sans avoir droit à la moindre prestation. C’est aussi cela « l’exploitation » que feint de découvrir le ministre.
Ces femmes et ces hommes sont en grève pour qu’on cesse de les spolier et qu’on reconnaisse leurs droits de travailleurs. En refusant de les régulariser, alors que contrairement à ses dires les pays voisins de la France procèdent l’un après l’autre à des régularisations collectives, le ministre choisit de punir les victimes de ce qu’il dénonce.
Monsieur Besson s’enorgueillit fréquemment de pratiquer une « politique de fermeté et d’humanité ». Mais il en est de l’humanité selon M. Besson comme du juste traitement des jeunes hommes « méritants » selon Nicolas père de Jean Sarkozy : le plus impitoyable censeur de leurs propos, ce sont leurs actes.
Paris, le 16 octobre 2009