Le bulletin n°41, novembre 2009, du groupe de travail « Chine » de la LDH est paru. Comme l’ensemble de ses prédécesseurs, il est disponible en ligne sur le présent site à la rubrique « Groupes de travail ».
C’est un outil unique d’information et de réflexion ! Bonne lecture
Vous lirez ici directement l’article éditorial de ce bulletin.Le président américain a passé trois jours en Chine. A-t-il pu se faire entendre de la population ? Ce n’est pas sûr.
Certes il a affirmé le 16 novembre à Shanghai devant de jeunes Chinois la nécessité d’une information libre et de l’accès sans encombre au réseau Internet ; mais son auditoire se composait de personnes désignées par le parti. Une seule question pouvait porter ombrage aux autorités chinoises : elle portait sur la censure d’internet ; elle fut formulée par l’ambassadeur des États-Unis à Beijing. L’entretien de Shanghai n’a d’ailleurs été diffusé que par une télévision locale alors que Bush et Clinton avaient eu droit au réseau national.
Pour s’informer, il fallait donc oser consulter sur Internet le site de la Maison blanche en contournant les obstacles de la censure du web. Selon le Ming Pao de Hongkong, quelque sept mille personnes y seraient parvenues, dans deux cents agglomérations, principalement à Shanghai et à Beijing.
Il y eut bien aussi une interview avec le Nanfang Zhoumo, publication réputée assez libre d’écriture. Mais on ne peut se la procurer que dans quelques kiosques de Beijing ; la partie centrale de l’hebdomadaire qui contenait l’entretien ne sortit pas du territoire et ne parvint pas non plus à la presse étrangère de la capitale. Il n’y avait pourtant pas dans cette conversation (de seulement dix minutes) de quoi fouetter un chat : quelques propos débonnaires sur les impressions de voyage du président et quelques réflexions au sujet des restrictions commerciales américaines portant sur les produits de haute technologie. Les questions posées avaient été soumises pour approbation au ministère des Affaires étrangères. Le texte ne faisait d’ailleurs pas la une de l’hebdomadaire ; elle était réservée à des considérations sur les écarts de gestion des fonctionnaires.
Après l’interview, selon le Ming Pao, le président aurait dans une lettre à l’hebdomadaire souligné l’importance de la liberté des médias, source d’une force démocratique à encourager. La lettre n’a pas été publiée.
Par un choix surprenant, le président américain a reçu le prix Nobel cette année mais deux Chinois admirables combattants des droits de l’homme, Hu Jia et Liu Xiaobo, auraient pu se le voir attribuer. Ils étaient l’un et l’autre en prison, pas très loin, quand Barack Obama discutait avec les dirigeants de Beijing. A-t-il pensé à eux ? A-t-il osé parler d’eux ? On ne sait mais une chose est certaine : contrairement aux autres présidents américains, sa venue ne s’est accompagnée d’aucune libération de prisonnier politique. L’économie de son pays et sa monnaie seraient-elles si dépendantes du commerce et de la finance chinoises qu’il ne puisse se permettre – ne parlons pas de faire un esclandre – mais seulement de hausser un peu trop le ton ?
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Bulletin Chine n°41