A qui profite la mort du procureur Nisman ?
L’affaire Nisman, qui agite et divise l’Argentine, a tous les ingrédients d’un mauvais roman d’espionnage où se mêlent morts violentes, écoutes téléphoniques, policiers escamoteurs, juge suborneur de témoin, luttes d’influence entre services secrets étrangers et à l’intérieur même des services de renseignements argentins, barbouzes… et même avec en arrière fond les conflits du Proche-Orient et le nucléaire iranien.
L’affaire ne commence pas le 15 janvier 2015 avec la déclaration du procureur Nisman portant accusation contre la Présidente, ni avec la découverte, quatre jours plus tard, du corps sans vie de ce même procureur, apparemment suicidé. Elle a pour point de départ l’attentat à la voiture piégée contre le siège de l’Association mutuelle israélite argentine à Buenos Aires, en juillet 1994, qui fit quatre-vingt-quatre morts et deux cent trente blessés et n’a jamais été revendiqué.
Plus de vingt ans après les faits, l’enquête n’a toujours pas abouti : ni les auteurs, ni les commanditaires n’ont été arrêtés, et aux dires de l’Association des familles de victimes, depuis le début, elle a été bâclée si ce n’est sabotée, au point que plusieurs policiers impliqués dans l’enquête ont été inculpés, le premier juge chargé de l’affaire a été démis de ses fonctions pour avoir versé 400 000 dollars à un témoin clé pour qu’il change son témoignage…
Pour lire la suite, télécharger la lettre Amérique latine n° 27 – janvier 2015