Communiqué commun
Samedi 13 février 14h30,
Manifestation des travailleuses et des
travailleurs sans papiers en grève depuis
le 12 octobre 2009, et de leurs soutiens.
Montparnasse / siège du Medef.Le 13 février 2010, cela fera quatre mois que plus de mille
travailleuses et travailleurs sans papiers se sont mis en grève pour obtenir du gouvernement
une circulaire de régularisation administrative permettant le rétablissement de leurs droits en
tant que travailleurs.
Très vite ils ont été rejoints par des milliers d’autres pour, fin novembre, être au nombre de six
mille ayant en poche leur carte de grève travaillant dans et pour 2093 entreprises réparties
dans une quarantaine de départements.
Ce mouvement fait suite à celui de 2008 qui, s’il avait permis la régularisation de 2800
travailleuses et travailleurs, avait fini par buter sur l’arbitraire préfectoral le plus total faute de
pouvoir maintenir un rapport de force constant et permanent.
Conscients de cette situation de blocage, onze organisations syndicales et associations
s’adressaient le 1er octobre 2009 au Premier ministre pour soutenir la revendication d’une
circulaire de régularisation des travailleurs sans papiers définissant des critères simplifiés,
améliorés, harmonisés et garantissant une égalité de traitement entre les salariés quels que
soient leur entreprise et leur département et leur nationalité.
Si le Ministère de l’Immigration a été chargé de tenir avec les organisations syndicales
signataires de la lettre au Premier ministre, quatre réunions de travail sur le sujet, il a fini par
« botter en touche » en promulguant une circulaire le 24 novembre 09 sans rapport avec les
discussions engagées mais qui, en outre, renforce l’arbitraire préfectoral.
Logique de la part d’un Ministère dont le « coeur de métier » n’a rien à voir avec le règlement
de la situation sociale de salariés ! Logique qu’il ait du mal à intégrer une réalité
incontournable: celle des métiers les plus pénibles et les plus mal payés puisque les contrats
entre donneurs d’ordres et sous-traitants sont régis par la loi du moins-disant, celle des
travailleurs des petites entreprises où les garanties sociales sont inférieures à ce qui prévaut
dans les grands groupes, celle des intérimaires considérés comme la « dernière roue du
carrosse », celle des femmes travaillant dans l’aide à la personne … Réalité économique et
sociale de tous ces secteurs dits « non délocalisables » où sont embauchés de façon déclarée ou
non les travailleurs sans papiers.
Assez de faux fuyants, de réponses dilatoires et de silences obstinés !
Nous ne voulons pas de salariés sans droits dans les entreprises de notre pays !
Il est maintenant urgent que les décideurs politiques reconnaissent une bonne fois pour toutes
qu’il s’agit là d’un conflit du travail. Il est plus que temps que le patronat et les organisations
syndicales de salariés puissent s’asseoir autour d’une table et reprennent le dossier là où le
Ministère de l’Immigration l’a laissé.
C’est de la responsabilité du Ministère du Travail!
Paris, 6 février 2010
CGT, Union Régionale île de France CGT, Union Syndicale Solidaires, FSU, Ligue des
droits de l’Homme, RESF, Autremonde, Femmes Egalité, La Cimade…