Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création
Le roman noir de Lalie Walker, Aux malheurs des dames, publié aux éditions Parigramme, fait l’objet d’une poursuite en diffamation et injure devant le tribunal correctionnel de Paris par le Village d’Orsel, gestionnaire du marché Saint-Pierre, lieu où se situe l’action du livre. Le Village d’Orsel réclame l’arrêt de l’exploitation de l’ouvrage, son retrait des points de vente et deux millions d’euros de dommages et intérêts.
L’Observatoire de la liberté de création s’inquiète d’une telle accusation, qu’il estime sans fondement et totalement injustifiée. A la lecture de l’ouvrage, il apparaît que le marché Saint-Pierre est un élément géographique transposé dans la fiction, les personnages sont imaginaires. Le roman ne saurait en aucun cas nuire au marché Saint-Pierre.
Si une telle procédure donnait raison au propriétaire du marché Saint-Pierre, cela signifierait qu’un romancier perd la liberté de situer son intrigue où bon lui semble.
Une conséquence inacceptable pour la liberté de création.
Paris, le 22 mars 2010
Organisations membres de l’Observatoire
Acid, Association du cinéma indépendant pour sa diffusion
Aica France
Cipac, Fédération des professionnels de l’art contemporain
Fraap, Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens
Groupe 25 images
Ligue des droits de l’Homme
SFA, Syndicat français des artistes interprètes
SGDL, Société des gens de lettre
SRF, Société des réalisateurs de films
UGS, Union Guilde des scénaristes