Communiqué LDH
Le maire de Parthenay (Deux-Sèvres) a décidé de refuser la lecture publique par des élèves d’une lettre écrite par Ida Grinspan, ancienne déportée, dans le cadre de la Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation. Rescapée des camps d’extermination, elle évoque son arrestation par « trois gendarmes ». Mais cette stricte vérité historique, factuelle, a pourtant amené le maire de la commune à cette décision au motif qu’il convient de refuser de « stigmatiser » une catégorie professionnelle en particulier.
Refuser de faire entendre un témoignage évoquant, dans une cérémonie sur la déportation, le rôle de la gendarmerie française, revient malheureusement à refuser de regarder en face les réalités de l’histoire, à un moment où des falsifications manifestes continuent à être énoncées. C’est un appui apporté à l’extrême droite revancharde, xénophobe, pétainiste, dont on a bien vu dans les dernières élections qu’elle n’est pas morte.
Aucune raison ne peut justifier le refus de faire entendre le témoignage évoquant, dans une cérémonie sur la déportation, le rôle de la gendarmerie française, sauf à s’inscrire dans un négationnisme intolérable. Le maire de Parthenay a commis une faute morale et politique qu’il lui appartient de réparer, en faisant procéder à une lecture publique du texte censuré, et en s’excusant publiquement auprès de Ida Grinspan.
Paris, le 29 avril 2010.