Le 16 juillet dernier, à Nice, des pompiers manifestaient pacifiquement, à l’appel de leurs syndicats, pour la reconnaissance de la dangerosité et de la pénibilité de leur profession et entendaient également protester contre la réforme des retraites.
Alors que la manifestation se déroulait sans violence une brigade de 4 hommes de la BAC a cru bon d’interpeler un représentant syndical au prétexte que la manifestation était « illégale ». Devant la résistance verbale à cette arrestation, que les pompiers considéraient non sans raison tout autant illégale, il s’en suivit aussitôt une série de violences policières, à coups de tonfas et de coups divers généreusement distribués, par une prétendue « brigade départementale anti émeute », brutalités sans aucun rapport avec l’opposition exprimée par les manifestants, et dont témoignent des photos de journalistes présents sur les lieux.
Trois pompiers étaient sérieusement blessés, dont un gravement. Il n’y a aucune victime du côté des forces de l’ordre.
Les sections Nice-Cannes-Grasse de la LDH protestent vivement contre la violence utilisée pour réprimer une manifestation qui respectait les lois et principes républicains.
Elles s’interrogent sur l’apparition de cette brigade départementale anti émeute dans une ville dont le maire entend en faire un « laboratoire de la sécurité ».
Elles s’inquiètent, de la propension des pouvoirs publics à réprimer, y compris dans la brutalité, tout mouvement social et à privilégier le sentiment de peur chez nos concitoyens sur la recherche du dialogue et l’épanouissement du vivre ensemble.
Elles s’interrogent enfin sur la vraie nature de l’obsession sécuritaire du Président de la République et de ses représentants locaux, lorsque leurs policiers sont encouragés à brutaliser avec autant de détermination ceux que la population considère aussi à juste titre comme de vrais garants de sa sécurité quotidienne.
Nice, Cannes-Grasse e 23 juillet 2010.