Le supposé caractère dissuasif de la peine de mort est un argument éculé, démenti par les faits. Dans les chiffres, il n’est même pas avéré. Ainsi, aux Etats-Unis, actuellement, le taux d’homicides moyen est de 5,71 pour 100 000 habitants pour les Etats recourant à la peine de mort, et de 4,02 pour 100 000 habitants dans les Etats n’appliquant pas ce châtiment.
La peine de mort n’a donc jamais été une mesure destinée à protéger la société mais au contraire un moyen de maintenir le citoyen dans un sentiment de peur de l’autre, tout en lui garantissant un pouvoir potentiel de vengeance sur celui ou celle qui lui aurait fait du tort et, qui plus est, en prenant le risque de commettre des erreurs judiciaires irréversibles. Transiger sur la peine de mort, c’est transiger sur les règles de justice qui sont un acquis du droit des Etats européens et de la majorité des Etats dans le monde. Eriger la violence comme levier de justice, c’est rompre avec son objectif premier : le jugement comme moyen de retisser le lien social déchiré par l’infraction.
(1) 99 pays l’ont supprimée pour tous les crimes, 7 seulement pour les crimes de droit commun et 33 n’ont pas eu recours à la peine capitale depuis au moins dix ans, même si elle reste en vigueur dans leur législation. Sur les 58 Etats qui conservent la peine de mort dans leur arsenal judiciaire, 18 seulement ont procédé à des exécutions en 2012.
Texte extrait du livre En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite, de Pierre-Yves Bulteau (disponible ici : HTTP://BIT.LY/1NQFBMP)