Communiqué LDH
C’était le 4 septembre. A Cannes, comme dans tant de villes de France, une manifestation d’associations, de syndicats, de partis politiques et de citoyens a crié son opposition à la xénophobie et à la politique du pilori.Stupeur ! Le préfet décide de l’interdire sans qu’aucun élément d’explication ne permette de déterminer la raison de cette décision. Le rassemblement et la manifestation ont eu lieu pour affirmer ce droit fondamental qu’est celui de s’exprimer, et de le dire publiquement.
Aucun élément de trouble à l’ordre public n’étant visible, on peut se demander si le préfet ne s’octroie pas personnellement le privilège de fixer les conditions de l’exercice de la démocratie. Serait-ce que la seule politique gouvernementale mérite d’être publique ?
Lundi 13 septembre, Henri Rossi, vice-président de la section Cannes-Grasse de la LDH et membre de son Comité central, était auditionné dans le cadre d’une procédure diligentée par le préfet pour la tenue de cette manifestation interdite. Il convient que le préfet sache que Henri Rossi bénéficie du soutien de toute l’organisation, et que l’on ne s’attaque pas impunément à ses militants.
C’est une conception bien limitée de la démocratie, qui consiste à la réduire aux aguets et à l’intimidation. Car, enfin, qui trouble l’ordre public ? Celles et ceux qui manifestent pacifiquement leurs opinions et leur respect de tous les droits fondamentaux, ou bien les agents d’un ministre, donneur d’ordres aux préfets, qui se révèle être un multirécidiviste, déjà condamné pour injure à caractère raciste, et auteur d’une circulaire indigne incitant à la discrimination envers les Roms ?
La LDH restera très attentive à la suite qui sera donnée par la justice à cette procédure dont la disproportion avec les faits frise le ridicule.
Paris, le 13 septembre 2010