Communiqué LDH
Démocratie, libertés, inégalités : les raisons de la colère sont nombreuses et la LDH appelle à faire du 1er Mai 2011 une forte journée d’affirmation des droits de tous, pour tous et partout, aux côtés des organisations syndicales rassemblées traditionnellement pour cette journée de solidarité internationale du monde du travail. Ces rassemblements prennent un relief particulier cette année :
– les bouleversements en cours dans les pays arabes montrent de façon aveuglante que tout le monde a soif de démocratie et que les incertitudes de la démocratie sont porteuses d’avenir au contraire des certitudes de la dictature, comme le montrent les exactions auxquelles se livrent les massacreurs en Libye, en Syrie, au Bahreïn ou au Yémen ;
– les argumentations, déclarations et actions du gouvernement de notre pays, en arguant d’ailleurs des effets de ces révolutions volontairement qualifiés de risques, montrent que la xénophobie d’Etat se répand, s’étend, se banalise. Qu’elle soit manœuvrière aux fins de conservation du pouvoir ou intellectuellement partagée, le résultat est le même : la peur de l’étranger, la fermeture frileuse sur une France fantasmée, l’ethnicisation de la politique, mettant ainsi en cause les fondements mêmes de la démocratie ;
– depuis la contre-réforme des retraites, le gouvernement s’est attaché à poursuivre une offensive inégalitaire qui profite quasi intégralement à la seule très mince couche sociale des prédateurs, qui ont même profité de la crise pour accroître privilèges, prébendes, bonus. Emploi stable déclinant, salaires en berne, pouvoir d’achat dégradé, pénibilité du travail niée, dégradation des pensions de retraite… Sans oublier les effets des politiques publiques restrictives sur les services publics, éducation, santé, justice, culture, qui font que le gouvernement ne parle que de leur coût, et pas de leurs avantages pour lutter contre les inégalités et la pauvreté.
La LDH appelle à faire de ce 1er Mai une journée d’affirmation et de défense des droits fondamentaux, civiques et politiques, économiques sociaux et culturels, ici et ailleurs. Elle est aux côtés des organisations syndicales qui, dans l’unité, exprimeront leurs revendications pour plus de démocratie, plus de liberté, plus d’égalité et plus de solidarité.
Paris, le 29 avril 2011