Sortie le 27 septembre 2017
Ce film se présente comme une suite du film Une Vérité qui dérange (2006) dans lequel Al Gore sensibilisait l’opinion publique sur le dérèglement climatique. Ce film avait fait sensation au Festival de Cannes où il avait été présenté en présence d’Al Gore. Depuis lors, Al Gore poursuit son combat, sillonnant la planète pour former des adeptes de la cause climatique, et tenter d’influencer la politique internationale en matière d’environnement. Ce film se distingue du précédent en ce qu’il ne met plus au centre les images spectaculaires des catastrophes provoquées par le dérèglement climatique ; dix ans plus tard, une prise de conscience a émergé et le film s’intéresse à la manière dont Al Gore accompagne, soutient, développe les actions qui se mettent en place.
Traitons d’emblée les critiques que l’on peut faire à ce film distribué par la Paramount et traité comme une super-production façon US qui personnalise à outrance le propos, ne s’attache pas aux causes profondes de cette situation et pose un regard délibérément positif sur les évolutions en cours. Ainsi le regard posé sur la Conférence de Paris est-il aux antipodes de celui de la plupart des ONG de défense du climat.
Toutefois, si le charisme d’Al Gore (à qui on ne peut dénier la sincérité de son engagement alors qu’il a été en butte à d’innombrables détracteurs), et la puissance de ses réseaux peuvent influer sur les prises de position des citoyens et des politiques, il paraît utile de soutenir ce film. De même, on peut espérer que ce type de discours qui ne nie pas l’urgence du changement et le fait que ce sont les pays pauvres qui sont prioritairement impactés, mais met l’accent sur les évolutions positives en laissant espérer qu’il n’est pas trop tard, soit plus mobilisateur que le discours catastrophique qui peut engendrer une résignation passive « puisque c’est fichu, carpe diem…. » « Car si les enjeux n’ont jamais été aussi vitaux, les dangers liés aux changements climatiques peuvent être évités grâce à l’ingéniosité et à l’enthousiasme des êtres humains » déclare le dossier de presse.
Après un non catégorique, viens le temps du oui. Et c’est à ce oui que l’avenir du monde est suspendu. Wallace Stevens, poète américain (1879-1955)
Telle est la phrase placée en exergue d’un film qui offre un point de vue de l’intérieur sur les changements positifs en train d’advenir : des mutations profondes se sont produites, pour exemple, 2016 a marqué un sommet historique en matière d’investissements dans les énergies renouvelables. Ainsi, sans nier la gravité du moment (on suit Al Gore au chevet de la planète, là où ça va particulièrement mal), montrer que des solutions sont à portée de main et qu’il nous reste une dernière chance pour refonder notre planète.
Une Suite qui dérange – Le Temps de l’action
film documentaire réalisé par Bonni Cohen et Jon Sherk avec Al Gore.
Sortie : le 1er novembre 2017
Année de production : 2016
Durée : 1h40
Distribution : Parenthèse cinéma
Réalisation : Bonni Cohen et Jon Sherk