Samedi 5 novembre à 14h30, place de la Bastille à ParisContre les violences, au « pays des droits de l’Homme », où sont les droits des femmes ?
La domination masculine imprègne l’ensemble des rapports sociaux entre les sexes. Elle distribue le pouvoir et les places de façon complètement inégalitaire entre les femmes et les hommes : au travail, dans la représentation politique, à la maison, dans le sport, les médias, les arts et la culture. Partout les femmes doivent se battre pour l’égalité.
Les affaires récentes impliquant des hommes politiques ont mis en évidence un déni profond des violences faites aux femmes. Les insultes sexistes, les propos méprisants ont fusé et occupé écrans et colonnes de journaux. A l’heure actuelle, la confusion est grande entre libertinage et violence sexuelle, entre drague et harcèlement sexuel, entre relation sexuelle et viol.
Ces affaires sont médiatisées uniquement en raison de la célébrité des hommes concernés.
Les violences envers les femmes sont quotidiennes et universelles sur l’ensemble de la planète. Elles sont l’expression des rapports de domination exercés par les hommes sur les femmes dans le système patriarcal.
Les violences, toutes les femmes connaissent : elles peuvent aller crescendo, de l’insulte au meurtre, en passant par le viol, du sexisme ordinaire au crime…
– c’est la main aux fesses dans le métro et les sifflets méprisants dans la rue
– c’est la fille obligée de s’habiller en jogging pour avoir la paix
– c’est la femme menacée d’un mariage forcé
– c’est la femme qui rentre à 2 heures du matin et regarde sans cesse derrière elle pour voir si personne ne la suit
– ce sont les coups, injures, insultes, menaces, humiliations, viols par le conjoint
– c’est la copine, au travail, harcelée constamment par son chef qui veut la faire « passer à la casserole »
– c’est la lesbienne qui est violée pour lui apprendre ce qu’est « un homme, un vrai »
– c’est la voisine qu’on entend crier et pour laquelle on hésite encore à appeler les flics
– c’est la femme qui n’a jamais pu dire que son père l’a violée dans sa jeunesse etque cela a fichu sa vie en l’air
– c’est la femme immigrée qui ne peut rien dire contre les violences de son mari quand son titre de séjour dépend de lui
– c’est la femme violée dans un conflit armé qui réclame l’asile en France
– c’est la mère de 3 enfants qui vit seule et est contrainte de se prostituer pour boucler les fins de mois
– c’est la fille violée par plusieurs garçons, que ce soit dans une cave, un salon ou lors d’un bizutage
– c’est la femme qui meurt sous les coups d’un conjoint ou d’un ex conjoint…
Nous féministes individuelles, associations féministes, syndicats et partis
politiques, tenons à réaffirmer que la lutte contre les violences faites aux femmes est une lutte première pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et que nous continuerons à la mener envers et contre tout. Nous réaffirmons que les violences sexuelles ne sont pas du domaine du privé, du domaine de la drague et de la séduction. Elles sont du domaine public car elles tombent sous le coup de la loi.
NOS REVENDICATIONS
Pour lutter contre les violences, pour signifier l’interdit, il faut des lois à la fois ambitieuses et pleinement mises en oeuvre. Il faut donc avoir la ferme volonté politique de voter des lois efficaces et de les appliquer en se fixant comme tout premier objectif d’informer, de sensibiliser, de convaincre. Ce n’est pas le cas de la énième loi contre les violences votée, grâce à nos mobilisations, en juillet 2010.
Malgré des avancées, elle est en effet incomplète parce que de nombreuses revendications ont été laissées de côté lors des débats législatifs. En outre, les premières remontées sur son application semblent pour le moins « contrastées »… CA SUFFIT !
Parce que les violences ne doivent pas être une fatalité pour les femmes, nous exigeons, comme en Espagne, une loi cadre contre les violences faites aux femmes.
Tout de suite nous exigeons :
– des campagnes d’information et de sensibilisation pérennes auprès de tous les publics et la mise en place d’une véritable éducation non sexiste à tous les niveaux de l’éducation nationale
– une formation spécifique et obligatoire en matière de prévention et de prise en charge des violences faites aux femmes pour tou-te-s les professionnel-le-s concerné-e-s
– la possibilité que toutes les femmes en danger de violences soient protégées, de par la loi, et non seulement celles victimes de violences conjugales ou menacées de mariage forcé
– le changement dans le code pénal et le code du travail de la définition du harcèlement sexuel. Le harcèlement sexuel c’est, comme le dit l’Union Européenne, un « comportement non désiré à connotation sexuelle »
– la délivrance ou le renouvellement dans les plus brefs délais du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales.
– le statut de réfugié pour toute femme demandant l’asile parce victime de violences sexistes, sexuelles ou lesbophobes
– l’abrogation du délit de racolage et la mise en œuvre d’une politique de pénalisation du client de la prostitution.
– une réelle politique de logements prioritaires pour les femmes en danger.
– la mise en place d’un Observatoire national des violences qui étudie, impulse, évalue les politiques menées.
Nous exigeons aussi que des moyens soient dégagés pour permettre un contrôle de l’application des lois sur les violences faites aux femmes. Nous exigeons qu’une commission de contrôle multipartite soit mise en place où siègeraient les pouvoirs publics, des parlementaires et des associations de défense des droits des femmes.
Enfin nous exigeons que les associations féministes conservent les missions de service public auprès des victimes qui leur sont conférées, ce qui implique non seulement le maintien des moyens financiers qui leur étaient accordés mais aussi leur augmentation. Il est hors de question que l’État se désengage ! Si des missions de service public sont transférées aux collectivités territoriales, le budget doit suivre !
MANIFESTATION NATIONALE
RENDEZ-VOUS SAMEDI 5 NOVEMBRE À 14H30 PLACE DE LA BASTILLE À PARIS
Signataires : Collectif national pour les Droits des Femmes, Actit, Agir contre le chômage, les Alternatifs, Alternative Libertaire, ANEF, Apel-Egalité, Association Groupe Cadre de Vie, Association pour les Droits des Femmes du 20è, Atalante vidéo, Attac, CADAC, , Centre LGBT Paris Ile de France, CGT, Les Chiennes de garde, Collectif féministe Handicap, Sexualité, Dignité, Collectif féministe contre le Viol, Collectif Féministe « Ruptures » et Réseau Féministe « Ruptures », Collectif féminin masculin de Vitry, Collectif mixité CGT des Bouches du Rhône, Collectif région parisienne pour les Droits des Femmes, Comité de vigilance et de suivi pour l’application de la loi du 9 juillet 2010, Commission nationale Droits des Femmes du Parti socialiste, Coordination lesbienne de France, DECIL : Démocratie et Citoyenneté Locale (Mantes la Jolie), FASTI, Elu-e-s contre les Violences faites aux Femmes, Europe Ecologie Les Verts, « Femmes libres » Radio Libertaire, Fédération nationale Solidarité femmes, Femmes solidaires, FIT, une femme, un toit, FSU, Garçes (groupe d’action et de réflexion contre l’environnement sexiste, Sciences po Paris), Gauche unitaire, Initiative Féministe Européenne France, Intersyndicale CFDT-CGT SDFE, Lesbiennes of Color, Ligue des droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des Femmes de Montreuil, Marche mondiale des Femmes, MJCF, Mouvement Jeunes Femmes, NPA, Osez le féminisme, Paroles de femmes, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Planning Familial, RAJFIRE, SOS sexisme, Stop Précarité, UNEF, Union syndicale Solidaires.