Appel signé par Malik Salemkour, président de la LDH
Dans toutes les régions du monde, à des degrés divers, les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) des femmes sont menacés. Une femme sur trois subit à un moment de sa vie des violences physiques ou sexuelles. Chaque année, dans les pays en développement, environ 300 000 femmes et jeunes filles meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, et 214 millions de femmes ont toujours un besoin non satisfait en contraception.
Or, ces droits sont une condition nécessaire à l’égalité entre les femmes et les hommes, puisqu’ils sont la première étape de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. Tant que les DSSR
de toutes ne seront pas garantis, l’égalité restera un objectif lointain. Les femmes et les filles n’ont toujours pas la possibilité de faire valoir leurs droits et de réaliser leur potentiel, uniquement parce qu’elles sont des femmes et des filles. Elles effectuent 66% du travail mondial et produisent 50% de la nourriture mais ne récoltent que 10% des revenus et ne détiennent que 1% des titres de
propriété.
Bien que les inégalités se réduisent légèrement depuis plusieurs décennies sous l’effet d’un travail sans relâche de certains gouvernements, de nombreuses associations et de membres de la
société civile, des forces conservatrices n’hésitent aujourd’hui plus à remettre en question les droits humains et ralentissent les progrès en matière de droits des femmes. Elles risquent même de faire
régresser la situation si les acteurs et actrices qui soutiennent l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes ne se mobilisent pas de façon plus intense et plus coordonnée.
Nous, citoyen-ne-s, organisations de la société civile, parlementaires, appelons le Président de la République française et l’ensemble du gouvernement à :
1. Financer massivement des politiques et des projets qui promeuvent les droits et la santé sexuels et reproductifs, pierre angulaire des droits des femmes
2. Systématiser l’approche genre dans l’ensemble des politiques et des programmes
3. Défendre les droits des femmes dans toutes les relations diplomatiques