Le Conseil d’État vient de valider un arrêté municipal du maire d’Orléans instituant un couvre-feu qui interdit aux enfants de moins de 13 ans de circuler, sans être accompagnés, entre 23 heures et 6 heures du matin dans trois quartiers d’Orléans.
Cette décision du Conseil d’État valide une démarche sécuritaire qui n’a d’autres effets que de stigmatiser un peu plus les quartiers dits difficiles. Alors que l’on sait bien que la solution aux difficultés que connaissent les habitants de ces quartiers ne se trouve pas dans l’interdiction de paraître faite à leurs enfants, le Conseil d’État n’hésite pas à instituer une discrimination entre différents quartiers de la ville d’Orléans, ce qui ne pourra que marquer un peu plus la différence avec les « beaux quartiers ».
Sous couvert d’une protection des mineurs, le Conseil d’État vient d’affirmer qu’il existe bien deux sortes de citoyens, ceux qui vivent dans des quartiers victimes de l’exclusion et les autres.
Après la décision de la Cour de cassation qui institue une discrimination entre mineurs français et étrangers, le conseil d’État ne pouvait dire plus clairement que les exclus n’ont pas les mêmes droits que les autres. après le couvre-feu pour les mineurs, à quand l’état de siège ?
Paris, le 9 juillet 2001