Les considérations humanitaires invoquées par le ministre de l’Intérieur britannique pour justifier le retour d’Augusto Pinochet dans son pays ne trompent personne : le pouvoir politique s’abrite derrière une commission de médecins pour se débarrasser de la responsabilité d’une décision insupportable. Or il est impossible d’en vérifier la justification en raison du refus du ministre de l’Intérieur britannique de permettre une discussion contradictoire sur le rapport d’expertise.
– L’ancien dictateur chilien était venu en Grande-Bretagne précisément parce qu’il espérait y être mieux soigné que dans son pays.
– L’impunité qui pourrait ainsi être accordée à Augusto Pinochet blesse profondément les victimes de la dictature.
– Cette décision ne doit pas constituer un coup d’arrêt aux espoirs d’instauration d’une justice sans frontières qu’avaient fait naître les arrêts successifs de la justice britannique et l’ampleur du mouvement d’opinion suscité par cet événement.
Le gouvernement britannique ayant décidé de consulter les gouvernements intéressés et les organisations non gouvernementales, la LDH se déclare opposée à cette décision et demande au gouvernement français de maintenir sa demande d’extradition. Cette décision du gouvernement britannique nous rappelle l’urgence d’une ratification par les Parlements des accords de Rome sur l’institution d’une Cour pénale internationale.