Michel Sitbon, éditeur de la collection « L’esprit frappeur », a été placé en garde à vue le 6 mai 2002. Vendredi 3 mai, il s’était rendu spontanément dans un commissariat de police du XXe arrondissement de Paris pour recueillir des explications sur des interpellations dont il avait été témoin. Il est ressorti libre de ce commissariat. Convoqué le lendemain par les policiers, il a été placé en garde à vue à son arrivée au commissariat lundi 6 mai à 14 heures par les policiers qui lui reprochent d’avoir infligé des violences à un dépositaire de la force publique dans les locaux de la police. La Ligue des droits de l’Homme et le Syndicat de la Magistrature s’étonnent du laps de temps de plus de 48 heures qui s’est écoulé entre les faits reprochés et le placement en garde à vue de Michel Sitbon, tout à fait inhabituel dans ce type de procédures et du fait qu’il ait pu quitter librement le commissariat immédiatement après les faits qui lui sont reprochés. Ils soulignent que la qualité d’éditeur iconoclaste et engagé en faveur des droits de l’Homme de Michel Sitbon est de nature à donner une dimension tout à fait particulière à cette affaire. Pour ces raisons, ils appellent l’institution judiciaire à la plus grande vigilance sur l’impartialité et la sincérité des investigations menées sous son autorité. Paris, le 7 mai 2002