La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme s’inquiète de ce que la prochaine présidence de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies échoie à un pays auteur de graves violations des droits de l’Homme, la République arabe libyenne, seul candidat à l’élection, lundi 20 janvier (voir les informations de la FIDH sur la Libye).
La Libye avait déjà occupé la fonction de vice-président de la Commission en 2000, sans que les membres de la Commission ne semblent sourciller. Leur passivité ne peut que nous faire déplorer l’absence, dans l’enceinte à qui incombe principalement au sein des Nations Unies, le mandat de protection des droits de l’Homme, de critères accordant l’accès à cette enceinte et qui plus est, à des postes de responsabilité.
Cette élection intervient toutefois à un moment crucial pour l’enceinte intergouvernementale, après une session qui avait laissé un goût amer aux victimes des violations des droits de l’Homme (voir le communiqué Berezina et moisson de misère à la 58ème session des droits de l’Homme) et au moment où la réorganisation de ses travaux et de son fonctionnement doit lui permettre de retrouver sa crédibilité sur la scène internationale et auprès des victimes qu’elle a pour mandat de protéger. Nos attentes, à l’égard de la Libye et du comportement que les autres Etats membres adopteront à son égard, en sont d’autant plus grandes.
La FIDH appelle en conséquence la Libye, au moment de son accession à la Présidence, à prendre des engagements fermes en matière de droits de l’Homme : a tout le moins et à l’instar de l’Iran récemment, émettre une invitation permanente aux mécanismes de protection des droits de l’Homme des Nations unies, et ouvrir ses frontières aux organisations internationales indépendantes de droits de l’Homme ainsi qu’aux journalistes indépendants souhaitant se rendre sur son territoire afin d’y poursuivre leurs enquêtes en toute impartialité.
Afin de mener à bien son mandat d’information et d’alerte sur la situation des droits de l’Homme de par le monde et d’accompagnement des victimes et des ONG locales sur la scène internationale, la FIDH maintiendra sa participation à la prochaine session de la Commission, qui reste à ce jour, la principale instance intergouvernementale accessible aux victimes de violations de droits de l’Homme pour faire valoir leurs droits.
Paris – Genève, 17 janvier 2003
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