La LDH sera présente au contre sommet organisé lors de la réunion du G-8 à Evian, elle sera active dans les débats, elle sera vigilante contre toute atteinte aux droits et aux libertés
Le G-8, qui réunit les 7 pays les plus riches du monde, plus la Russie, tient son prochain sommet en France, dans la Ville d’Evian, les 1er, 2 et 3 juin 2003. Nous reconnaissons aux chefs d’état de ces huit pays le droit de se réunir et chacun d’entre eux a toute légitimité pour la mise en œuvre de la politique de son propre pays, mais ce cartel n’a aucune légitimité pour guider la politique mondiale. Ni les citoyens du monde, ni leurs concitoyens ne leur ont donné mandat pour cela. Si la France a mis à l’ordre du jour des questions essentielles pour les pays du Sud comme la dette, l’eau, l’accès aux médicaments,… le G-8 n’en reste pas moins une instance illégitime quand il prétend orienter la marche du monde et qu’il impose ses choix, quand il impulse des politiques néo-libérales, quand il se conduit de facto comme une sorte de directoire mondial et impose ses recommandations aux institutions internationales. Seul l’ONU a une légitimité pour débattre des sujets qui vont être abordés lors du G-8. Il faut réformer et renforcer les Nations unies. Les opposants au G-8 ont le droit de se réunir, de contester la légitimité de la réunion d’Evian, de manifester pacifiquement.
Les informations qui nous parviennent sur les mesures prises pour la protection du G-8, nous laissent penser qu’il y a atteinte aux libertés et aux droits quand :
§ la population d’Evian, Publier, Neuvecelle se retrouve fichée et badgée,
§ la liberté de circulation est bafouée, des collèges et des lycées seront fermés, la maternité d’Evian ne sera plus accessible librement,
§ les hôpitaux d’Evian et de Thonon sont affectés prioritairement aux délégations du G-8, les autres malades devront aller se faire soigner ailleurs,
§ des Algéco sont installés pour accueillir les gardes-à-vue et que le procureur de Thonon déclare à la presse 500 arrestations par jour et 100 procès tenus en comparution immédiate.
La LDH sera présente sur place avant et pendant le sommet, pour manifester et contester la légitimité du G-8 dans sa prétention à gouverner le monde. Nous serons là aussi, pour débattre et pour proposer des alternatives aux politiques menées de concert par les pays du G-8, politiques aux conséquences désastreuses sur les populations les plus fragiles du monde, en particulier du Sud, politiques sécuritaires et de guerre qui enferment le monde dans la peur et le repli sur soi, qui conduisent à une impasse sociale mais aussi économique.
Nous serons vigilants aux tensions qui pourraient naître et à leurs conséquences en étant partie prenante de « l’observatoire des libertés » mis en place pour l’occasion, nous observerons les pratiques policières, judiciaires et administratives et nous participerons à la rédaction d’un rapport collectif sur le respect des droits individuels et des libertés publiques dans la région pendant le G-8 et le contre sommet militant organisé autour du Lac Leman.