Le Tribunal correctionnel de Nanterre a rendu son jugement dans l’affaire concernant Alain Juppé, plusieurs cadres du RPR et des chefs d’entreprise. La LDH relève avec consternation l’attitude du Premier ministre et d’autres responsables politiques qui poursuivent leur campagne de dénigrement des juges du siège.
Tout en réaffirmant que toute décision de justice peut être soumise à critique, il n’appartient pas aux membres de l’exécutif de tenter de dicter à l’institution judiciaire ses jugements.
Cette attitude est d’autant plus préoccupante qu’elle s’inscrit dans un contexte où le gouvernement manifeste, dans ses pratiques et par la loi, sa volonté d’assujettir le Parquet à ses desiderata.
À cet égard, il est pour le moins surprenant que le président de la République ait cru devoir désigner une Commission d’enquête administrative sur les faits dénoncés par les magistrats du Tribunal correctionnel de Nanterre alors qu’une instruction judiciaire doit être ouverte.
Bien que sa composition offre toutes les garanties d’indépendance, cette mesure s’apparente à un nouveau désaveu de l’institution judiciaire qui, seule, a les pouvoirs et la légitimité pour enquêter sur des faits délictueux de cette nature.