Dimanche matin, deux jeunes femmes sont décédées dans un incendie accidentel de leur habitation à Surville, près de Lyon.
Ce drame n’aurait pu être qu’un triste fait divers, si les victimes n’étaient pas issues de
Les associations locales avaient pourtant tiré la sonnette d’alarme sur les dangers de cette situation d’abandon depuis déjà plusieurs mois, sans succès, sans que l’État ne daigne même écouter cet appel au secours.
La LDH tient d’abord à témoigner son émotion et sa solidarité envers les familles victimes de ce drame injuste. Elle exprime ensuite son indignation et sa colère face au silence complice de l’État, responsable de fait, de la mise en danger de ces familles, dont le maintien en grande précarité n’a pu prévenir de tels drames.
La politique d’asile du gouvernement, des plus restrictives et sans moyens réels d’accueil des demandeurs et l’absence de prise en compte de la question spécifique des Rroms en France et en Europe, portent une lourde responsabilité sur les conditions de vie indignes de ces personnes, à Lyon ou en région parisienne.
Les mesures sécuritaires accompagnées de véritables harcèlements policiers que vivent au quotidien ces Rroms ne sont pas acceptables et sont en plus inefficaces.
La LDH demande d’urgence à l’État, avec l’appui des collectivités locales concernées, des hébergements dignes pour accueillir ces femmes, ces hommes et ces enfants.
Elle renouvelle son soutien à l’appel d’élus locaux sur ce sujet en septembre dernier et du collectif Romeurope, pour la tenue d’une table ronde réunissant tous les acteurs impliqués pour trouver ensemble des solutions satisfaisantes pour chaque cas, dans le respect des droits fondamentaux.
Paris, le 05 avril 2004