La LDH est signataire du communiqué présenté ci-dessous à l’initiative du collectif Education sans frontière.
Elle est également signataire de l’appel présenté plus loin.
Pour signer l’appel, adressez un mail à : lyceessansfontieres@free.fr
EDUCATION SANS FRONTIERES
COMMUNIQUE
Paris, le 27 juin 2004
A l’appel de Jean-Jaurès (Châtenay-Malabry) et du Collectif unitaire de défense des Elèves, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie de Créteil), soutenus par
* la FERC-CGT, la FEDERATION SUD-EDUCATION, les syndicats de la FSU, la CNT (FTE), le Syndicat de la Magistrature, SUD-Culture, l’Union syndicale G 10 Solidaires, la tendance mancipation, SUD-PTT,
* la FCPE (94-92),
* le MRAP, la LDH, le RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), la CIMADE, le GISTI, RAS-L’FRONT, DROITS-DEVANT, la FASTI, les ASTI (St-Quentin, Valence), ATTAC-France, Cinquième zone
s’est tenue à la Bourse du Travail de Paris l’assemblée constitutive d’un réseau (baptisé Education Sans Frontières) de soutien aux jeunes sans papiers scolarisés du primaire, du secondaire et du supérieur.
Cette réunion a rassemblé 80 personnes venues d’une vingtaine d’établissements d’Ile-de-France et de régions (Nantes, Tours), des représentants de nombreuses organisations syndicales, de collectifs de sans papiers d’associations (parents et de défense des droits de l’homme – voir liste ci-dessous).
De nombreux intervenants ont témoigné du caractère insupportable de la situation faite aux jeunes sans papiers mais aussi de l’émotion profonde et des réactions indignées qu’elle provoque quand elle est connue. Enseignants, personnels d’éducation, parents, élèves, syndicats et associations se mobilisent pour leur venir en aide, les accompagnant dans leurs démarches, faisant circuler des pétitions, organisant des délégations ou des manifestations, occupant des écoles.
Ces actions doivent être connues et amplifiées.
Aussi les représentants d’établissements scolaires (de la maternelle à l’université), les syndicats et les associations signataires lancent-ils un APPEL A LA REGULARISATION DES SANS PAPIERS SCOLARISES.
Ils demandent aux syndicats, aux associations mais aussi aux enseignants et personnels et aux parents d’élèves de lui assurer la diffusion la plus large.
Ils tiendront une CONFERENCE DE PRESSE mercredi 30 juin, 11 heures dans les locaux du MRAP (43 boulevard Magenta 75010 Paris)
Une plaquette présentant les expériences conduites à ce jour et des conseils juridiques sera éditée.
Un cycle de formation juridique élémentaire sera mis sur pieds.
Une nouvelle réunion du réseau Education Sans Frontières sera organisée en septembre pour tirer le bilan des actions engagées et envisager celles à conduire.
Organisations représentées le 26 juin à la Bourse du Travail :
Syndicats de la FSU, FERC-CGT, SDEN-CGT 91, 92, 93, 94, Fédération Sud-Education, CNT-Education, FCPE 94, 92, CIMADE, MRAP, GISTI, LDH, LDH-Châtenay-Malabry, Choisy-le-Roi, Collectifs Sans Papiers (Nantes, 92) Collectifs Migrants (PCF), ATMF Gennevilliers, ASTI (Issy les Mx), RAJFIRE, Collectif anti-expulsions, Ciséé, Ras-l’Front, LCR, Génériques, ATTAC, Réseau Education-prioritaire Goutte d’Or (Paris), 3e Collectif des Sans Papiers (Paris), Emancipation, Cinquième zone.
Education sans frontières
APPEL À LA REGULARISATION DES SANS PAPIERS SCOLARISÉS.
Bourse du Travail de Paris, le 26 juin 2004
Ces derniers mois, les personnels, les parents et les élèves d’établissements scolaires ont obtenu de haute lutte la régularisation d’élèves et de parents d’élèves sans papiers que des lois iniques menaçaient d’expulsion. Des élèves que rien n’aurait distingué de leurs camarades si leurs vies n’avaient été gâchées depuis leur majorité par le refus des autorités de leur accorder le titre de séjour leur permettant de vivre normalement avec leurs familles. La mobilisation des personnels, des élèves et des parents, de leur quartier, les relais qu’ils ont su trouver auprès de personnalités locales et nationales, de centaines d’anonymes aussi, l’écho que la radio, la télévision et la presse ont parfois donné à leur action ont permis d’arracher ces jeunes à la clandestinité. Tout est bien qui finit bien pour ceux-là.
Pourtant, pour quelques cas résolus, des milliers d’autres jeunes, d’enfants, des d’étudiants également subissent, eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence décente, l’obsession de l’interpellation, la peur d’une expulsion pratiquée dans des conditions souvent honteuses, l’angoisse d’un avenir bouché par la privation du droit de poursuivre des études supérieures, de travailler, d’avoir un logement, de bénéficier de la Sécurité sociale, etc. Bref, d’être condamnés au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont réduits les sans-papiers. Il est inconcevable d’imaginer nos élèves, nos camarades, les copains de nos enfants, menottés, entravés, bâillonnés et scotchés à leurs sièges d’avion pendant que leurs camarades étudieraient paisiblement Eluard (‘ J’écris ton nom, Liberté ‘) ou Du Bellay (‘ France, mère des arts, des armes et des lois ‘) ; et que, sans trembler, on effacerait des listes les noms et prénoms des bannis.
Il est du devoir des enseignants, des personnels des établissements, des élèves eux-mêmes et de leurs parents mais aussi des associations (parents d’élèves, défense des droits de l’homme, anti-racistes) et des organisations syndicales et autres d’agir pour tirer ces jeunes de la situation qui pourrit leur vie.
Agir pour les élèves concernés eux-mêmes, déjà souvent malmenés par des existences chaotiques : exilés, ayant parfois perdu un de leurs parents et traversé nombre d’épreuves. Il ne faut pas ajouter aux tragédies que sont les biographies de certains d’entre eux l’angoisse d’être expulsés d’un pays où ils avaient cru trouver un refuge.
Mais agir aussi pour faire la démonstration aux yeux de nos élèves et de nos enfants, que les discours sur les ‘ valeurs ‘ ne sont pas des mots creux. Il est du devoir de tous ceux qui ont une mission éducative, à commencer par les enseignants et les parents, de montrer à la jeune génération qu’on dit
sans repères, que la justice, l’altruisme, la solidarité, le dévouement à une cause commune ne sont pas des mots vides de sens. Et que certains adultes savent faire ce qu’il faut quand des jeunes sont victimes d’injustice ou plongés dans des situations intolérables. Agir, enfin avec les jeunes eux-mêmes. Qui, s’ils sont associés à des combats justes, renoueront avec des traditions de solidarité, de combat collectif qui leur permettront peut-être, leur vie durant, de faire en sorte que le monde dans lequel ils sont appelés à vivre soit ouvert à tous.
Adultes et jeunes des établissements scolaires constituent une force. Elle doit peser pour que cesse la situation d’exclusion que vivent les élèves sans papiers.
Nous appelons au développement d’un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés, à l’échelle nationale (voire à l’échelle européenne).
Nous appelons toutes celles et tous ceux, jeunes sans papiers scolarisés, enseignants, personnels d’éducation, parents d’élèves, élèves et étudiants, juristes et avocats, mais aussi les organisations syndicales, les associations, les partis attachés à combattre l’injustice et enfin tous ceux que révolte l’oppression à s’associer à cet appel, à le reproduire, à le faire circuler à entrer en contact avec nous. Et, dès la rentrée 2004, à recenser les jeunes en difficulté, à constituer des équipes qui les aident à peser de tout le poids du milieu scolaire pour mettre un terme à des situations insupportables.
EDUCATION SANS FRONTIERES
Signataires de cet appel :
Etablissements, écoles, collectifs : Lycée Jean-Jaurès (Châtenay-Malabry – 92), Collectif Unitaire de Défense des Elèves, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie de Créteil)
Organisations : SUD-EDUCATION, FERC-CGT, SDEN-CGT 92, 93, 94, RAJFIRE, Cinquième zone, Ligue des Droits de l’Homme,….
Particuliers :
Pour signer l’appel, adressez un mail à : lyceessansfontieres@free.fr