13 octobre 2004 – Polynésie : La démocratie, pas le clientélisme

Le renversement du gouvernement de M. Temaru en Polynésie française résulte non d’un processus démocratique mais de la profonde dégradation de la vie démocratique dans ce territoire.

 

Pendant 20 ans, qui ont été émaillés de diverses affaires politico-financières souvent enterrées par la Justice, M. Flosse a construit un système clientéliste qui a bénéficié de la complaisance de tous les gouvernements français successifs. L’actuel gouvernement a encore renforcé cette complicité au point de manifester explicitement son ostracisme à l’encontre du gouvernement de M. Temaru.

 

Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que M. Flosse, après avoir perdu les élections malgré des modalités électorales votées à sa demande, obtienne que l’assemblée territoriale change le sens du scrutin.

 

Dans son rapport de 2001, la FIDH avait déjà constaté que les intérêts particuliers dictaient l’intérêt général, phénomène largement toléré par l’État français. Ce dernier épisode met un peu plus en évidence la prééminence d’un clan et de son chef.

 

La Polynésie a besoin d’un retour à une réelle vie démocratique. Ceci passe par le respect de règles du jeu égales pour tous, la fin de pratiques clientélistes qui corrompent la vie politique et l’impartialité de l’État français.

 

Sous peine d’entrer dans un processus lourd de dangers, il faut reconnaître au peuple de Polynésie le droit de déterminer, seul et loyalement, quelle politique il souhaite et quels dirigeants il veut.

 

Paris, le 13 octobre 2004

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