21 novembre 2005 – Droit des étrangers
Allocations familiales, retraites : le gouvernement traque les étrangers

Le gouvernement de Monsieur de Villepin vient d’insérer à la dernière minute dans le projet de financement de la Sécurité sociale deux dispositions xénophobes.

 

La première, bafouant une jurisprudence de la Cour de cassation protectrice de l’intérêt des enfants, supprime le versement des allocations familiales pour les familles d’étrangers en situation irrégulière. Jeter un enfant dans la misère parce que ses parents n’ont pas de papiers, au mépris de toute humanité et en piétinant la Convention internationale des droits de l’enfant, voilà où en est aujourd’hui le gouvernement de la République.

 

La seconde supprime le droit à une retraite complémentaire pour les travailleurs étrangers qui souhaiteraient finir leurs jours au pays. Que ces femmes et ces hommes aient contribué par leur travail, pendant des dizaines d’années, à augmenter la richesse de notre pays, qu’ils aient toujours payé impôts et cotisations de retraite, n’arrête pas davantage le gouvernement de Monsieur de Villepin.

 

Les enfants, les personnes âgées : aucune cible n’échappe désormais à la chasse aux étrangers. Comment s’étonner des propos inqualifiables qui fleurissent ces jours-ci dans une partie de la majorité parlementaire si le gouvernement lui montre l’exemple ? C’est tout simplement ce que Jean-Marie Le Pen dit et réclame depuis des années qui est aujourd’hui relayé par ceux qui nous gouvernent, et qui cherchent à recueillir son héritage électoral au risque de déchaîner le racisme et la haine.

 

Les autorités de la République ont pour mission, aujourd’hui plus que jamais, de lutter contre les discriminations et non d’en créer de nouvelles, de ramener le calme et non de jeter de l’huile sur le feu. La Ligue des droits de l’Homme met solennellement en garde le président de la République et le gouvernement contre les conséquences dramatiques de la politique du bouc émissaire pour la cohésion sociale, pour la paix civile et pour les libertés démocratiques.

 

Paris, le 21 novembre 2005

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