Pour « éviter un drame humain » le ministère de l’Intérieur a décidé de procéder à l’évacuation du « squatt de Cachan » le 17 août 2006. Tant de cynisme ne peut que choquer.
Dix ans après l’évacuation musclée de Saint-Bernard, c’est toujours la même politique du coup de force qui s’applique contre les sans-papiers, les sans-logis et les exclus et dont on connaît l’inhumanité et l’inefficacité.
Les offres de relogement proposées dans les hôtels ne sont que des solutions précaires qui ne tiennent pas compte de la situation des familles notamment des enfants scolarisés.
Dispersées dans toute l’Ile-de-France, ces familles qui croyaient que des négociations pouvaient encore aboutir se voient aujourd’hui contraintes de tout reconstruire.
Quant aux personnes en situation irrégulière dont on affirme haut et fort qu’elles seront éloignées du territoire, elles ont fait l’objet d’un « tri » à la sortie du squatt au mépris de toute dignité.
Au travers de cette opération rondement menée par les services du ministère de l’Intérieur avec l’assistance de la Croix Rouge, on assiste une fois de plus à une manipulation médiatique du ministre de l’Intérieur. Sous couvert d’un affichage de bons sentiments et d’humanité, c’est bien la brutalité qui prévaut au mépris des engagements pris.
La LDH déplore cette situation et condamne avec la plus grande fermeté cette action et appelle à la plus grande vigilance de la part tant des élus que des citoyens pour que de telles dérives ne se reproduisent plus.
La LDH attend que le ministre de l’Intérieur fasse connaître publiquement la situation des personnes en situation irrégulière.
Paris, le 18 août 2006.