La Ligue des droits de l’Homme, engagée depuis plus de deux ans dans la défense et le soutien des mal-logés du bâtiment F du CROUS de Cachan, se félicite de ce qu’une issue digne ait été trouvée au scandale du maintien depuis six semaines de 200 personnes avec une centaine d’enfants dans un gymnase de la ville de Cachan.
Cette issue favorable, les résidents la doivent à leur lutte opiniâtre, à la volonté désespérée des six grévistes de la faim de pouvoir vivre dans la dignité, à la solidarité qui s’est manifestée toujours plus forte durant ces six semaines, à la mobilisation de nombreuses personnalités du monde politique, artistique, médiatique, sportif, de l’éducation ainsi que des Églises, qui ont exprimé ainsi la réprobation générale des citoyens de ce pays face au refus du gouvernement d’assumer sa responsabilité dans la survenue de ce drame et d’y mettre un terme.
Dans ce combat, les associations mobilisées sur le terrain de la solidarité et des droits (au logement, à la défense en justice, à l’accès au séjour, à l’éducation) ont été constamment aux côtés des hébergés du gymnase. Les propos tenus à leur égard par le ministre de l’Intérieur pour tenter de faire endosser par les militants de la solidarité la responsabilité de la situation, sont inadmissibles et insultants.
Il s’agit maintenant de concrétiser rapidement les relogements de tous les ayants droit, et d’apporter à l’examen des situations irrégulières une réponse à la hauteur des engagements de la France dans la défense des droits de l’Homme.
La Ligue des droits de l’Homme continuera à être aux côtés de toutes ces personnes jusqu’à aujourd’hui persécutées et pourchassées, et exercera toute sa vigilance au sein des instances qui ont en charge la mise en œuvre du dispositif de sortie du gymnase. En toute indépendance face aux instrumentalisations politiciennes. Et sans laisser quiconque sur le bord du chemin.
Paris, le 5 octobre 2006