L’ancien dictateur irakien vient d’être condamné à être pendu par un tribunal ad hoc pour avoir ordonné le meurtre d’habitants de Dujail, une ville shiite au nord de Bagdad en 1982, après une tentative d’assassinat le visant. Ce verdict n’étonne pas
Le tribunal spécial qui vient de condamner à mort Saddam Hussein pour crime contre l’humanité et dans des circonstances parfois partiales et qui ne rendent pas justice aux victimes, met en forme juridique l’annonce du Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki qui déclarait mercredi 18 octobre : « la sentence de mort sera bientôt prononcée contre le tyran Saddam et ses acolytes ». Et ce verdict est prononcé alors que le dictateur déchu fait actuellement l’objet d’un second procès concernant
Cette condamnation à mort et l’exécution qui suivra dans quelques semaines ou quelques mois, comme toutes les condamnations à mort et les exécutions capitales, perpétrées depuis 2004 et le rétablissement de la peine de mort en Irak par le prédécesseur de Nouri Al-Maliki, relève de l’acte dérisoire tant le degré de violence et de souffrance imposé par l’occupation militaire et la guerre civile est inhumain. De ce point de vue, l’exécution du tyran ne peut que contribuer à semer un peu plus le chaos et à éloigner un peu plus le gouvernement irakien du respect des droits de l’Homme.
Si le président Bush trouve ce verdict « raisonnable » -mais que peut-on attendre de la part d’un homme qui dans l’exercice de sa fonction de gouverneur du Texas a signé 143 ordres d’exécution ?-
Paris, le 6 novembre 2006.