Le 14 novembre 2006, la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris a relaxé Albert Lévy, magistrat, que
Le parquet n’a pas fait appel de cette décision, qui devient donc définitive.
Albert Levy était accusé d’avoir violé le secret de l’instruction, en donnant en 1998 des documents à un journaliste, alors qu’il était substitut à Toulon et que le Front national tenait la mairie. Ces documents judiciaires attestaient du lien étroit entre le grand banditisme et certains personnages politiques varois, de droite et d’extrême droite.
Pendant 3 jours, le procès d’Albert Levy a montré, non seulement que ce magistrat intègre était innocent, mais que ce substitut de Toulon, très indépendant de la hiérarchie judiciaire, était également extrêmement gênant, dans un système politique local gangrené par la corruption, et qu’il fallait l’éliminer professionnellement.
Le préfet Jean-Charles Marchiani n’avait-il pas dit qu’Albert Levy était à lui tout seul un « trouble à l’ordre public » (sic !), en relayant auprès des autorités judiciaires locales son désir de se débarrasser de ce magistrat, à l’époque où l’affaire politico-financière des cantines scolaires de Toulon défrayait la chronique ?
Mais cette relaxe d’Albert Levy n’est pas seulement une victoire de l’innocence et la fin d’un calvaire personnel pour ce magistrat, passé du grand banditisme à Toulon aux contraventions de police à Lyon, et dont la carrière et l’honneur ont été foulés aux pieds pendant 8 longues années.
Dans cette affaire, la constitution de partie civile de Jean-Marie Le Pen contre Albert Levy a été sèchement rejetée.
Enfin, cette décision a renforcé la liberté de la presse, car le tribunal a jugé que : « la condamnation pour recel de violation de secret de l’instruction, ou de secret professionnel », infractions souvent reprochées aux journalistes lorsqu’ils publient des documents relatifs à des affaires judiciaires en cours, « ne peut pas être considérée comme nécessaire dans une société démocratique », « car le journaliste a pour seule mission de contribuer à l’information du public ».
C’est donc à la fois l’indépendance de la magistrature et la liberté de la presse qui sortent victorieuses de ce procès.
Paris, le 29 novembre 2006.