Il y a trente ans, la réaction de l’opinion publique permettait le rejet du projet Safari d’interconnexion des fichiers administratifs avec le « numéro de sécurité sociale » (NIR) comme identifiant. Depuis, de nombreuses propositions d’étendre l’usage de ce NIR ont été régulièrement présentées et rejetées. C’est
La volonté de ne pas utiliser le NIR au-delà de la gestion des droits ouverts dans les organismes de sécurité sociale est devenu le symbole politique du droit des citoyens au respect de la sphère privée. La décision d’une extension importante de son utilisation à d’autres usages serait le symbole politique d’une rupture : faire passer le respect de la sphère privée au second plan des préoccupations de l’État.
C’est dans ce contexte que le gouvernement et le parlement veulent coup sur coup autoriser l’interconnexion de tous les fichiers sociaux au moyen du numéro de sécurité sociale, et obtenir de
Depuis trente ans, les arguments invoqués pour étendre l’usage du NIR ont toujours été les mêmes : optimiser la gestion, faciliter la vie des gens, lutter contre la fraude, … Ces arguments techniques ne sont que des prétextes pour légitimer l’objectif politique poursuivi : pouvoir réaliser à l’avenir librement tous les rapprochements d’informations concernant une personne.
L’information médicale doit demeurer un sanctuaire pour l’intimité la plus profonde de la personne. Chaque individu est seul « propriétaire » légitime de cette information et doit pouvoir décider avec qui il veut la partager, notamment son médecin.
Associer au NIR des informations sur les maladies psychiatriques, l’infection par le VIH, le cancer, des antécédents d’IVG, contrevient au sentiment d’appartenance de ses informations. Là réside la première étape pour ouvrir la voie aux interconnexions des données personnelles. Faut-il rappeler combien les données personnelles de santé sont un enjeu majeur pour de nombreux acteurs : assurances, banques, employeurs… ?
A l’initiative de
* Signez en ligne l’appel en cliquant sur le lien suivant : www.pastouchenumerosecu.org
Paris, le 1er décembre 2006.