Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint Honoré
75008 PARIS
Paris, le 18 septembre 2007
Monsieur le Président,
Nous n’ignorons pas que le Parlement a voté, à votre initiative, de nombreuses lois sur ce sujet et s’apprête à en voter une nouvelle. Vous savez que nous n’approuvons pas ces textes qui se sont succédé et qui ne nous paraissent pas apporter une réponse pertinente aux questions que peuvent poser l’immigration ou le droit d’asile. Mais ceci relève, au fond des choses, du débat public que nous appelons de nos vœux et qu’il appartient aux responsables politiques et aux citoyens d’engager sans démagogie et en ayant toujours présents à l’esprit les principes de
Ce sont ces principes qui nous imposent de venir vous dire qu’aucune politique ne peut conduire à bannir des enfants, à les détenir dans des lieux nécessairement inadéquats ou à les séparer de leurs parents, qu’aucune politique ne peut conduire à pousser des personnes au suicide ou à mettre en danger leur vie par des grèves de la faim qui sont la marque de leur désespoir.
A la vérité, c’est l’ensemble de la vie sociale qui est menacé par les pratiques actuelles. Nous voyons s’installer dans le pays une suspicion généralisée qui, de proche en proche, concerne tout étranger, puis fait de celui qui ressemble à un étranger un suspect. C’est l’idée même de l’accueil de l’autre qui est aujourd’hui mise en péril par la désignation de l’étranger comme un fraudeur potentiel, voire comme un danger pour notre pays.
Cette situation provoque l’incompréhension, quand elle n’engendre pas des conflits qui voient des hommes et des femmes se rebeller contre ce qu’ils estiment, en conscience, relever de la force injuste de la loi, voire de l’arbitraire qui l’accompagne.
Avec eux, parce que ce que nous voyons se dérouler tous les jours sous nos yeux heurte nos valeurs, nous continuerons à être aux côtés de ceux et de celles qui souffrent ou qui paient le prix de leur solidarité.
Nous voudrions vous entretenir de cette situation et de notre souhait, qui est pour nous un impératif moral, de voir respecter la dignité et les droits élémentaires de toute personne vivant sur le territoire de
Compte tenu des circonstances, vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique.
Jean-Pierre DUBOIS, Président de
Laurent GIOVANNONI, Secrétaire général de
Stéphane JOULAIN, Directeur du Service national de
Richard MOYON, Porte-parole du RESF