Chacun d’eux, désespéré au fond d’un centre de rétention, ligoté sur son siège d’avion, projeté dans l’inconnu à l’autre bout du monde, est comme un écho de l’innocent de l’île du Diable. Chacun de ces destins broyés est une nouvelle affaire Dreyfus. En leur nom à tous, au nom des milliers de «délinquants de la solidarité» qui restent fidèles à la République de Zola, j’ose me réclamer de la grande voix.
J’accuse ceux qui ont proposé, voté et fait voter ces lois inhumaines de persécuter des innocents pour le plus grand profit de mafieux, de marchands de sommeil et de travail au noir, et pour la plus grande honte des citoyens attachés à la liberté, à l’égalité et à
J’accuse ceux qui, par calcul ou lâcheté, détournent les yeux, se bouchent les oreilles et se tiennent à l’écart de la solidarité humaine avec les sans-papiers, les sans-asile, les sans-droits, de contribuer par leur passivité et leur silence à un repli xénophobe qui, dans les manuels d’histoire de demain, restera comme une tache sur le livre de
Libération – « Rebonds » 15 janvier 2008