La LDH appelle au rassemblement le mardi 4 décembre à 18h30, place de la Fontaine des Innocents, à ParisDepuis plusieurs jours déjà, à Siliana, ville du centre ouest de la Tunisie, un bras de fer est engagé entre la population, soutenue et encadrée, par la centrale syndicale, l’UGTT d’une part et le gouverneur Ahmed nommé par Ennahdha à la tête de la région, d’autre part.
La population, ayant constaté depuis plusieurs mois, l’incapacité de ce gouverneur à traiter leurs problèmes et ceux de la région, autrement que par l’incompétence et le mépris, ont fini par s’en lasser et demandent sa démission et son remplacement.
Ce bras de fer, depuis trois jours déjà, a atteint un degré dramatiquement grave avec les 200 ou 300 blessés par des tirs de munitions à grenailles et de nombreuses arrestations. Les capacités d’accueil du petit hôpital régional sont complètement saturées et le personnel des soins manque à tel point que plusieurs forces de de la société civile et politique appellent le personnel médical des autres régions à la solidarité et au volontariat.
Rassemblements, manifestations, sit-in et révoltes sont devenus les seuls moyens, aux mains des tunisiennes et tunisiens qui veulent signaler la précarité de leurs situations et la marginalisation de leur région, particulièrement les régions déshéritées à l’origine de la révolution du 14 janvier 2011.
Le gouvernement de la troïka, dominé par le parti Ennahdha répond à ces sollicitations par toute sorte d’accusations fallacieuses allant jusqu’à l’incrimination des citoyens et militants contestataires d’être « à la solde du régime déchu », des « contre-révolutionnaires » et « ennemis du processus démocratique » dans le pays, afin de justifier ses campagnes de répression de ces mouvements par les forces de l’ordre et/ou les milices à sa solde.
Ce soulèvement populaire à Siliana, après ceux de Bouzid, Gafsa, Béja et dans d’autres régions de la Tunisie apportent un démenti cinglant à toutes ces allégations. Le peuple et sa jeunesse qui ont fait la révolution et ont porté au pouvoir les forces politiques qui nous gouvernent, constatant jour après jour, leurs mauvaises politiques dans la gestion des affaires du pays, expriment leur mécontentement de ne rien voir venir dans l’amélioration de leurs situations et veulent le transmettre de manière pacifique. Les forces qui détiennent le pouvoir dans le contexte de transition en Tunisie, constatant cette perte de confiance et mues par un désir ardent de s’y agripper, tentent désespérément, de cacher leurs incompétences par la répression, le pourrissement des situations et la division des forces de la démocratie et du progrès.
Nous, militantes et militants, membres d’associations et/ou d’organisations politiques tunisiennes à l’étranger :
• Affirmons notre soutien total aux revendications légitimes de la population de siliana contre le népotisme et les nominations partisanes sans critères objectifs de compétences.
• Réaffirmons notre soutien à l’UGTT et dénonçons toutes les tentatives qui cherchent à lui nuire dans le but évident de l’empêcher de jouer pleinement son rôle.
• Exigeons l’arrêt immédiat de la répression, la libération des détenus et demandons au gouvernement provisoire de recourir plutôt au dialogue pour trouver les solutions adéquates aux vrais problèmes et revendications de la population.
• Demandons l’évacuation de la ville de Siliana, des unités de répression dépêchées par le gouvernement et leur remplacement par des unités médicales et sanitaires pour soigner les blessés et secourir les traumatisés.
• Demandons aux forces démocratiques et progressistes en France et dans le monde de se joindre à ce mouvement de solidarité avec la population de Siliana et de soutenir les luttes du peuple tunisien pour accéder à la démocratie et pour la liberté et la dignité.
Appelons à un rassemblement de solidarité et de soutien à la population de Siliana :
Mardi 4 novembre 2012
de 18h 30 à 20h30
à la place de la Fontaine des Innocents
Paris 75001Métro : Châtelet ou les Halles