Suite à la mobilisation des associations opposées au nouvel hommage annoncé pour le 7 juin au monument de Perpignan à la gloire des assassins de l´OAS, le préfet des Pyrenées-Orientales a pris, le 5 juin, la mesure d´interdiction qu´elles demandaient.
C´est un succès pour le collectif de Perpignan pour un centre de documentation sur l´histoire franco-algerienne ainsi que pour toutes les associations nationales qui ont soutenu ses demandes :
– pour le déplacement dans un lieu privé du monument aux fusillés de l´OAS installé dans le cimetière de la ville ;
– pour un centre de documentation sur la guerre d´Algérie confié aux historiens et non un centre municipal confié à un groupe mémoriel, le Cercle algérianiste, attaché à montrer la « colonisation positive » ;
– pour la mémoire de toutes les victimes de cette guerre et non une mémoire unilatérale et sélective, comme le fait le « Mur des disparus » érigé par la municipalité en novembre 2007 en présence du ministre des anciens combattants Alain Marleix.
Ce succès encourage les défenseurs des droits de l´Homme et à persister dans leur demande de reconnaissance et de vérité sur cette page d´histoire et dans leur opposition aux lobbies qui veulent réhabiliter la colonisation. Ceux-ci obtiennent au sein de la majorité présidentielle des soutiens scandaleux. Ainsi, la députée-maire d´Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, envisage la possibilité de donner à une rue de la ville le nom de Jean-Marie Bstien-Thiry, condamné pour avoir tenté d´assassiner le président de
Cette réhabilitation de terroristes qui ont combattu les institutions de
– l´interdiction des ravivages de la flamme à l´Arc de triomphe par des associations qui cherchent, au prétexte du sort tragique des victimes de tirs de l´armée française le 26 mars 1962, rue d´Isly à Alger, à réhabiliter l´OAS ;
– l´abandon officiel de la promesse du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 que ces victimes soient déclarées « morts pour
– la renonciation officielle à la mise en place d´une Fondation sur l´histoire de la guerre d´Algérie dans le cadre de la loi du 23 février 2005 qui cherchait à montrer la « colonisation positive » ;
– l´abandon de tous les autres projets de musées ou mémoriaux qui instrumentaliseraient l´histoire ;
– l´encouragement, au contraire, du travail autonome des historiens, en lien avec leurs collègues des pays anciennement colonisés et dans une perspective internationale.
Paris, le 6 juin 2008