Les organisations de défense des droits de l’Homme, membres de la FIDH-AE, dénoncent la dégradation accélérée des perspectives pour l’asile et l’immigration proposée par la Commission européenne, la présidence espagnole et Antonio Vitorino lors de la Conférence ministérielle de Rome aujourd’hui.
L’harmonisation du contrôle des frontières extérieures par le biais de la création d’un corps européen de garde frontières sans la prise des mesures nécessaires au maintien et l’amélioration des droits des demandeurs d’asile, et plus généralement, des droits fondamentaux des immigrants, implique un danger réel et immédiat pour les droits de l’Homme à l’intérieur de l’UE.
Les membres de la FIDH-AE, engagés dans la lutte pour le respect des droits de l’Homme, dénoncent ce nouvel essai d’ériger une « Europe Forteresse », réduisant l’étendue des droits des demandeurs d’asile par l’intermédiaire d’un renforcement des mesures communes de répression. Cette proposition est issue du courant de mesures sécuritaires post-11 septembre ; nous reproduisons comme exemple un extrait du discours d’Antonio Vitorino : « […] défis posés par l’immigration illégale et le trafique d’être humaines, les activités des réseaux criminels et, en générale et dernier lieu mais pas moins importante, le terrorisme » (traduction FIDH-AE).
Nous ne pouvons pas permettre l’établissement d’une politique radicale en matière d’asile et d’immigration pour contre-carrer la perte de légitimité des partis traditionnels face à la monté de l’extrême droite et/ou des partis populistes dans plusieurs états membres tels que la France, le Danemark, la Belgique, l’Autriche ou les Pays Bas.
La FIDH-AE se proclame en faveur d’une Europe ouverte fondée sur le respect des droits de l’Homme, qui est la valeur commune la plus partagée en Europe. Les droits fondamentaux doivent être le filtre de toute politique développée dans le cadre d’une Europe humaine et sociale qui doit être ouverte au débat sur l’accueil de l’autre.
La FIDH-AE rappelle Antonio Vitorino, la Commission européenne et la présidence espagnole de l’UE que l’ensemble des citoyens européens souhaitent un espace de liberté et sécurité qui n’implique pas la mise en danger de leur droits fondamentaux tel que reconnus par plusieurs instruments légaux internationaux, européens et nationaux. Des propositions approfondies en ce sens seront adressées, conjointement avec la FIDH, à la Commission européenne et à la présidence espagnole.